Elle et lui c’était une alchimie unique, quelque chose d’étrange et de parfois effrayant. Elle, elle le comprenait, elle lisait en lui comme personne. Lui, il l’a voulu au premier regard, il l’a voulu dès qu’il la croisa dans cette ruelle alors qu’elle se faisait vilainement violenter par un putain de Russe. Trop attiré, homme faible, il la sauva, la soigna et chercha par tous les moyens à en savoir plus à son sujet. Qui était-elle, était-elle seulement réelle ? Longtemps il erra, longtemps il fut convaincu qu’elle n’était qu’une hallucination, une manifestation de son esprit détraqué, mais pourtant elle était à nouveau là, devant lui. Immédiatement attiré en cette nuit d’hiver, il fit tout pour la séduire, mais elle semblait lire en lui, elle se jouait de la plus espiègle des façons de ce type. Oh elle savait qui il était et il l’effrayait. Lui, le monstre qui souhaitait surement la ramener chez lui pour la tuer ou pire encore la torturer. Le danger, elle sentait l’adrénaline dans son corps, ne savait réellement y résister et ce connard savait aussi y faire. Elle céda, il jubila. La nuit fut logiquement passionnée, sauvage, il ne l’épargna nullement, elle ne demandait pas mieux, mais grande fut sa surprise lorsqu’elle constata être bien vivante au petit matin. Baile n’avait jamais souhaité son mal, Baile ne voulait pas abimer telle œuvre d’art. Etrangement bien à ses côtés, il sentait ce lien, cette connexion, jamais on ne l’avait regardé ainsi, ce regard à la fois rempli de crainte et de défi. Ose, essaye, semblait-elle lui dire. La garce savait calmer la bête, l’apaiser et jamais elle ne sentait plus vivante que lorsqu’il expiait ses démons sur elle.
Pourtant, celle qui se faisait passer pour Charlotte disparue. Baile ne retenait de ce jour que le sang tachant son lit, cauchemardant excessivement souvent sur cette nuit. Morte ? Pas vraiment, tout n’était que mise en scène. Il était nécessaire pour elle de couper tous liens avec lui. Il la tuerait, il était dangereux, il était son abysse dans lequel elle adorait se perdre. Trop risqué, elle devait être réaliste. Elle n’avait cependant pas prévu que le connard la retrouverait une année plus tard. Elle avait brouillé les pistes, mais elle en avait oublié que si on lui donnait le temps, son cerveau pouvait tout expliquer. Surprise, elle le trouva dans son appartement et plus violent que jamais, il n’hésita nullement à lui faire du mal, à laisser parler ses pires instincts tant il lui en voulait, tant il voulait la punir pour tout ça. Plus jamais elle n’aurait le luxe de le connaître tel que ça avait été le cas, il s’y refusait, elle avait brisé certaines choses. Pourtant, il fut incapable de la tuer, il ne la viola pas, trop belle, trop parfaite. La même lueur dans ses yeux alors qu’elle sentait ses mains autour de son cou. Kathryn fut pour la première fois honnête, lui donnant son véritable nom, réalisant que son être avait besoin de cet abysse sans fond. Tout recommençait à nouveau, de la plus sordide des manières. Il lui ferait payer tout ça, elle ne demandait pas mieux.