Chère enfant,

Je suis désolée de t'abandonner comme ça. Ma vie est loin d'être une vie idéale pour un nourrisson, et je veux vraiment ce qu'il y a de meilleur pour toi. Saches seulement que je t'aime plus que tout June, et que je reviendrai te chercher, un jour. Je te le promets. Une fois que je serai capable d'avoir une autre vie. Nous formerons une famille, loin de mes parents qui m'ont forcée à te laisser ici, parce que j'ai eu le cran d'avoir un enfant hors mariage. En attendant, je sais que l'on prendra bien soin de toi ici.

Désolée si l'encre bave, je n'arrive pas à retenir mes larmes.

New York, le 22 juin 1918,

Lila-May Kaligaris



Adore la lingerie - Ne pourrait pas vivre sans chocolat - N'a dit à personne qu'elle avait une fille mais se bat pour la récupérer - Se fait entretenir par un homme, client régulier de son lieu de travail, le seul avec qui elle accepte de coucher - Ne peut pas supporter l'hypocrisie - Ne réfléchit jamais à deux fois avant d'agir - Passe ses doigts dans ses cheveux toutes les deux secondes - Se mord la lèvre inférieure quand elle est mal à l'aise - Possède une capacité de dérision et d'ironie incroyable, comme une carapace - A un coeur en or - Est ultra-sensible, contrairement à ce que la majorité de ses connaissances pensent - Est prête a tout pour aider tout le monde, ou presque - Adore danser - Est toujours dans la séduction - Ceux qui la connaissent réellement telle qu'elle est sont rares (traduisez : il y a la Lila du boulot et la vraie.) - Ne supporte pas le tabac - Cuisine tous les jours - Est têtue comme une mule - Ne parle plus à ses parents depuis qu'ils l'ont forcée à abandonner June - Ne sait pas où se trouve sa soeur depuis qu'elle a quitté la demeure familiale mais voudrait la retrouver, pense à engager un détective privé.

PSEUDO ET/OU PRÉNOM : Smiling_Sun/Mariette
ÂGE : ici.
DÉCOUVERTE DU FORUM ET AVIS SUR CELUI-CI : Très beau, complet, original.
PRÉSENCE : 3 à 7/7
CONNAISSANCE ET AVIS SUR LES 1920's : J'aurais adoré y vivre mais mes connaissances s'arrêtent à l'épisode 3 de la saison 3 de TVD.
TA CHANSON FAVORITE : Une seule ? En ce moment, Iris des Goo Goo Dolls
AVATAR : Nina Dobrev
CODE DU RÈGLEMENT : Ok par Peter
PERSONNAGE INVENTÉ, SCÉNARIO : Inventé
JE SOUHAITE PARTICIPER AU SYSTÈME DE RP D’INTÉGRATION : oui
UN DERNIER MOT : J'ai hâte de vous connaître les p'tits choux  

Arrive le moment où l'on ne peut plus distinguer le cri de la mère de celui de l'enfant qui vient de naître. Délivrance. Le couple accueille un deuxième enfant. Laura a encore perdu beaucoup de sang, elle en réchappera de justesse. Kostos, le père, ne s'est pas déridé d'un pouce. La sœur aînée piétine d'impatience du haut de ses cinq ans dans la chambre voisine. On lave la nouvelle venue. La mère a insisté pour que ses origines italiennes soient expressément ancrées dans sa fille : Chiara. Puis Lila-May, parce que ça sonne américain et moderne. Et que nous sommes à New York. La nationalité du père, sa Grèce chérie, ressortira invariablement dans le nom de famille de ses deux filles : Kaligaris. Bon, ça fait un peu long mais ça retrace toute l'histoire de la famille alors comment les en blâmer ? De là, partira une enfance plutôt heureuse. Bien que délaissées par leurs parents et mises entre les mains de nourrices dès leur plus jeune âge, les deux sœurs ont développé une complicité hors du commun. Une adolescence sans plus d'histoire, jusqu'en 1914. Son père est parti à la guerre, sa mère a fui à l'étranger. Alors, pour subvenir aux besoins de sa sœur et aux siens, elle cherche des petits boulots. Après s'être fait accostée dans la rue, elle rentre dans la prostitution dans une maison close. Ayant du mal à se protéger convenablement, elle tombe enceinte à 18 ans. Au même moment, son père revient, elle accouche, il apprend d'où vient le bébé, la bat puis la bannit. Elle trouve refuge sur son lieu de travail et abandonne le bébé à la porte d'un orphelinat, lui promettant de revenir la chercher plus tard. À 19 ans, le propriétaire qui la protégeait meure et lui lègue son bien. Elle est très douée dans son travail et ne se consacre plus qu'à la gestion, pas à l'action. Jusqu'à ce qu'un client entre dans sa propriété et demande des relations exclusives avec elle, après avoir noué une relation d'abord intellectuelle. Ils parlent beaucoup, aussi, depuis cinq ans. De littérature, de théâtre, de voyages... Et elle ne s'en rend pas compte, mais elle est en train de tomber amoureuse pour la première fois de sa vie.

Lila était hantée. Depuis qu'elle avait été obligée de laisser de June à la porte de cet orphelinat, elle n'avait pas cessé de penser à elle. Pas une seule seconde. A chaque fois qu'elle croisait une fillette dans la rue, elle se demandait si ce n'était pas la sienne qui avait grandit loin d'elle. C'est donc dans une sorte de transe qu'elle se retrouva dans un parc alors qu'elle se promenait en ville, attirée par des cris et des rires d'enfants. Elle s'assit sur un banc, perdue dans ses pensées sur ce que sa fille était sûrement devenue maintenant. June avait six ans, six années séparées de force. Six années que sa fille ne sait même pas à quoi elle ressemble. L'idée la rend malade. Elle sortit brusquement de ses pensées lorsqu'une petite fille attira son regard. Lila la suivit des yeux, le temps que chacun de ses traits s'impriment dans son cerveau embrumé et la fassent frissonner jusqu'aux os. Cette petite, c'était son portrait craché. De la couleur de sa peau à ses yeux en passant par ses cheveux. Les larmes montèrent, les sanglots la secouèrent violemment. C'était elle. C'était la prunelle de ses yeux qui lui avait été arrachée, ses tripes le savaient, même en ne l'ayant vue qu'une seule fois. C'était donc cela, l'instinct maternel ? Si c'était le cas, c'était beaucoup plus puissant que ce qu'elle aurait jamais pensé. Il fallait qu'elle en ait le cœur net. C'était trop, elle ne pouvait plus rester dans l'ignorance. La jeune femme sécha ses yeux d'un geste vif et se leva presque d'un bond lorsque la copie conforme de sa fille s'arrêta près du tourniquet, contemplant les autres enfants de son âge autour d'elle. Lila releva un peu le bas de sa robe et s'accroupit à ses côtés. C'était vraiment un sentiment étrange. Regardant droit devant elle, elle prit son courage à deux mains ainsi qu'une voix douce. Il ne fallait pas qu'elle fasse inquisitrice ou sévère. « Salut. » La petite fille tourna son regard noisette vers elle, souriant. « Salut. » Leurs regards se croisèrent. La mère rendit son sourire à la fille. La voix fluette s'éleva la première. « Tu t'appelles comment ? » « Lila. Et toi ? » « June. » « Je suis contente de te connaître, June. » La fillette décida alors de lui faire complètement face, passa ses mains autour de son cou et se serra contre elle. Dire que Lila était surprise est un des plus grands euphémismes au monde. S'étant habituée au contact, elle sourit et se relaxa au bout de quelques secondes avant de lui retourner son câlin. « Tu es la première à être gentille avec moi. En plus, on se ressemble." Lila se laissa aller à l'embrasser sur le front, ses larmes roulant silencieusement sur ses joues. Tout était à sa place dans ce monde jusqu'à ce qu'une voix sèche et sévère s'élève. « June, qu'est-ce que tu fais ?! Je t'ai déjà dit de ne pas parler aux inconnus ! Viens, petite sotte ! » Lila sentit les bras de sa fille se resserrer autour d'elle et les siens répondirent en l'entourant de manière protectrice. Mais elle ne pouvait pas prendre le risque d'attirer l'attention de la nonne. Elle glissa alors quelques mots à l'oreille de sa fille. « Je viendrai te chercher. Très bientôt. Je te le promets. Je t'aime. » Puis elle se détacha d'elle, se releva et partit. La perte de ce premier contact et l'idée de laisser sa fille à de telles mégères lui brisa le cœur. Elle s'enfuit dans le froid sans un mot ni un regard de plus, avant de succomber à la plus grosse crise de larmes de sa vie quelques minutes plus tard.