C'est une fille. Sort cruel. Ta mère sourit, mais toi tu pleures déjà. Tu sais ce qui t'attend, à l'aube de ton premier jour. Pour la même chose, se battre deux fois plus. Devant son miroir, se dessiner des yeux de biche, des cils longs et aguicheurs. Se rougir les lèvres, dans l'espoir d'attirer un homme riche et bon à marier. Une fois dehors, s'armer d'une démarche à la fois droite, sensuelle, mais pas trop. En grandissant, espérer attraper dans ta toile d'araignée un bon parti, toujours, toujours ce même défi qui régit ta vie. S'offrir les mêmes intérêts que les autres pour ne pas sortir du lot. Dans les 20's, on aime pas trop les marginaux. Ce sont des bêtes de foire, animaux amusants qu'on aime voir parader, mais ce n'est pas ce qui t'intéresse. Déjà, l'ambition te ronge de l'intérieur, elle te pourrit l'âme. Tu ne veux pas d'un mariage de conte de fée, tu ne veux pas d'une belle famille à aimer. Tu veux tout, ou rien. Un ruby, ou un caillou. Pas de juste milieu. Un extrême ou l'autre.
Tu veux écrire ta vie, dessiner ton paradis, tout faire toute seule. De l'aide ? Pas besoin. On n'est jamais mieux servi que par soi-même. La confiance en l'autre te déserte, il ne te reste que ta confiance en toi. Elle explose. Et tu brilles. Tu es intelligente, tu es belle, d'une blondeur étincelante qui te fait ressembler à un ange. Tu es courtisée, mais tu refuses toute avance : c'est cet homme un peu paumé, un peu seul, un peu rien, un has been de la société, un marginal laissé de côté, loin, très loin des bourgeois qui pullulent dans les ruelles de la ville. Tu ne sais pas grand chose de lui, mais tu fais tout par passion. La raison, c'est le travail et ton travail c'est ta vie. La passion, c'est la folie. Deux faces, deux aspects. Un rubis. Parfaitement travaillé, étrangement dessiné.
Tu fascines, tu effraies, tu agaces ou tu désespères. Tu aimes, tu ris, tu pleures, tu écris. Mais tu ne tolères pas l'indifférence. Tu te complais dans le malheur car il t'inspire et te fait vivre, tu rejettes le bonheur tel que peint dans cette société masculine. Tu ne seras pas femme. Tu seras tout.

   
Électron libre, elle veut une vie pleine de passions et de finesse, de savoir et de questions. Une intelligence pleine dans un corps ébloui ou, pour le dire autrement, de la luxure dans la connaissance. Loin d'être un professeur dinosaure cachée dans les bibliothèques, elle est la seconde version améliorée de la femme moderne d'après guerre. 2.0 ▬  Ruby n'a peur que d'une chose : être enfermée. Libre au plus profond d'elle même, elle ne craint ni la mort, ni la solitude. Seules les chaînes l'effraient au plus haut point, des chaines qui peuvent prendre la forme d'une bague au doigt ou d'un enfant à s'occuper. Ou celle des fantômes de la guerre. Moins terribles, selon elle. ▬  Bonne amie, Adler ne craint pas de donner de son temps aux autres. En revanche, elle n'accorde que peu d'importance aux futilités que recherchent bon nombre de ses semblables féminines, elle se distingue du commun des mortels par un sens aigu des perceptions et une vision de la vie aussi cynique qu'ambitieuse. ▬  Elle écrit, parfois. Des thèses pour son travail, résultat de dizaines de nuits blanches à potasser des sujets aussi divers que variés. Mais pas seulement : des textes quelque fois viennent grossir son bagage, qu'elle ne montre pourtant à personne d'autre qu'à elle même. Des continuités de phrases couchées sur papier qui reflètent sa mélancolie et son aspiration à une vie toujours passionnée. Aspiration qui mène souvent à la déception. ▬  Adler a un impitoyable défaut : elle s'inscrit constamment sous le sceau de l'intolérance. Dure avec les autres autant qu'avec elle même, elle se laisse difficilement approcher, soucieuse de sa fâcheuse tendance à ne jamais remettre en question ses premières impressions. ▬  Antigone serait très certainement l'héroïne qui lui correspondrait le mieux, une sorte d'idole qui causera sûrement sa perte. " Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse ! " Sa vie, elle la veut pleine, intense, ou elle n'en veut pas. ▬  Elle n'a que peu de rêves, elle transforme sa vie en songe éveillé. Seuls la reconnaissance de ses pairs masculins et l'obtention d'une place dans une faculté mixte manquent aujourd'hui à son bonheur. Elle est une bonne prof, une érudite, une enseignante exemplaire. Elle brille de part sa fascination grandissante en sa matière, en la littérature et les Belles Lettres, elle brille de mille feux, mais toujours moins qu'un homme. Ruby n'aspire qu'à l'égalité, une égalité durement mérité par un travail sans faille. ▬  Peut-être arrogante et certainement capricieuse, elle doit ses quelques défauts à son enfance toujours comblée. Un amour omniprésent, une fascination d'un père pour son unique joyau ne manquèrent pas de lui renvoyer une image d'elle même supérieure, ce à quoi elle doit son ambition. Elle ne souhaite toutefois pas changer son caractère, persuadée qu'elle ne parviendra à ses fins que par cette voie-là, l'obscurité entraînant vers de plus lumineux destins. ▬ Bien que professeur et érudite, Ruby ne s'empêche pour autant pas de profiter des merveilleuses luxures dans lesquelles tout New-York est plongé. Audacieuse dans la nuit, ambitieuse dans la vie, Ruby arbore deux facettes d'un joyau définitivement complet. Parfait.
   

   PSEUDO ET/OU PRÉNOM : hey jude, cyrielle pour les intimes.
   ÂGE : 19 ans, dans l'année des 20, my god...
   DÉCOUVERTE DU FORUM ET AVIS SUR CELUI-CI : bazz' est mon ami, quand à mon avis, il se résume en deux mots : perfection, excellence.
   PRÉSENCE : la plus totale possible.
   CONNAISSANCE ET AVIS SUR LES 1920's : fufu, merci les annexes, merci gatsby.   
   TA CHANSON FAVORITE : bye bye, blackbird. Encore et toujours.
   AVATAR : Krikriiiiiii.
   CODE DU RÈGLEMENT :
   UN DERNIER MOT : i love youuuuuuuuuuuu.     
   

« Clyde. De grands yeux gris. Des cheveux bruns. Un teint clair, une grande taille, mais une taille chétive. Tout de douceur et de trains fins, d'intelligence et d'étincelles dans de grandes prunelles enfantines, seules traces restantes d'une vieille jeunesse dans ce corps presque éteint. Homme morne, morose, désillusionné, dont seule la fille pouvait encore faire naître un sourire pourtant à peine capable d'illuminer son visage noircit et vieillit. Un homme bon. Indubitablement emprunt d'une gentillesse pure et sauvage malgré son vieil âge. On lisait encore dans ses traits fatigués toute la hardiesse qu'il eut mis dans sa vie et toute la connaissance jusqu'alors accumulée. Bon professeur de son ancien état, ses bureaux lui manquaient, ses élèves le désertaient, mais il passait encore ses journées à caresser les pages jaunies de ses livres. Jaunies et vieillies, tout comme lui. »

« Mélodie. Un visage proche de la perfection, un visage de poupée tout entier tourné vers l'élévation de son regard. Bleu. Électrique. Fascinant, de ces regards dans lesquels vous voulez vous noyer, de ces regards dans lesquels vous lisez tendresse, affection et besoin d'amour. Pourtant, elle est vide à l'intérieure. Une carcasse pourrie sauvée par son bouclier infaillible, sa beauté légendaire d'actrice de théâtre qui cache la laideur de son âme. La célébrité, l'argent, la renommée, elle a tout, elle veut tout, elle prend tout. Harpie et vautour, elle n'a aucune crainte, manipule autour d'elle, plus par plaisir que par besoin. Elle n'a pourtant qu'une faiblesse : son amour pour Clyde. Un amour pur et vrai, de ces joyaux cachés auxquels elle n'avait jamais cru. Pourtant, elle avait appris bien des choses avec ce professeur. Le véritable sens de l'amour, de la vie, et surtout, surtout, qu'elle aussi avait un cœur. »

Ruby naquit de l'amour. Elle n'en profita pourtant que du côté paternel. Sa mère avait surestimé la force de son palpitant, et au vu de l'indifférence qu'elle ressentait penchée sur le berceau de sa fille, elle avait vite compris qu'il avait ses limites. Elle ne pouvait aimer qu'une personne, visiblement. Et cet amour inconditionnel était déjà réservé à Clyde. Tant pis pour cette fourmi pleureuse.
Pourtant, Ruby ne manqua jamais de rien. Ni d'affection (tout entier tourné vers son père), ni d'amour, ni d'argent, ni de rien. Petite gamine pourrie gâtée, elle explosa en de multiples caprices, exigea tout tant et si bien que cela lui fut accordé. La richesse de sa famille lui apparut bientôt comme une providence, et dès qu'elle put s'en rendre compte, elle bénit le ciel d'être née en de si bonnes auspices. Le cocon familial, la douce luxure irréelle de leur appartement ne lui apporta que du bonheur. C'est quitter cet aura de tendresse et de naïveté qui finirent de la forger.  Elle s'échoua face aux rochers de la vie. Elle qui avait de grands espoirs, qui nourrissait de naïves illusions, elle percuta contre les vagues et finit par se noyer. Elle apprit le sens d'être une femme. Elle comprit que ses ambitions ne cesseraient de la tourmenter pour que jamais elles ne deviennent réalité. Elle mit un pied dans la vie, la vraie, celle qui exige sacrifice et compromis. Elle n'aima pas du tout ce qu'elle y vit.

Longtemps, Ruby songea au confort de son cocon paternel. Longuement, elle réfléchit aux bonheurs qu'elle trouverait à y retourner, à abandonner études et espoirs pour se promettre à un mariage arrangé avec un bon parti de New-York et vivre de gazouillis d'enfant et de luxe facilement gagné. Non, bradé. Pourtant, son tempérament l'empêcha de céder à l'option de facilité. Incapable de s'enfermer à nouveau dans son antre factice, incapable de s'enfermer tout court, Ruby entreprit de travailler. Plus que toutes les femmes. Plus même que bien des hommes. Elle voulait réussir, seule, à force d'acharnement, de volonté hors du commun et de courage. Depuis toujours, l'enseignement lui tendait les bras, les livres lui offraient le cocon qu'elle retrouvait dans les mots. La virtualité acheva son éducation. Liberté devint son maître mot. Courage. Ambition. Toutes ces notions abstraites qui constituèrent sa vie. Petits pas par petits pas. Mais toujours loin de toute retenue.