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 my lady butterfly (+easton)

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MessageSujet: my lady butterfly (+easton)   my lady butterfly (+easton) EmptyJeu 10 Oct - 23:25

easton & isaiah
my lady butterfly


Bienvenue dans le merveilleux sujet de Isaiah Lockhart qui va avoir l'honneur d'avoir comme partenaire Easton Ziegler. Pour leur sujet, ils interdisent l'intervention d'un PNJ inoffensif qui pimenterait le rp et ils interdisent l'intervention de membres extérieurs qui passeraient par là. Ne sont-ce pas là des choix merveilleux ? L’histoire se déroule le 11 octobre à 10 heures alors que la météo est ensoleillée à tendance nuageuse. À présent, il est temps de laisser la parole au créateur du sujet : nous sommes la veille du procès d'Easton Ziegler, qui fait appel pour ne pas être expulsée de chez elle. Isaiah a pris l'affaire bénévolement il y a quelques temps et se plie en quatre pour la demoiselle qui semble être bien plus qu'une simple cliente. Aujourd'hui, suite à un incident d'évier, Isaiah entre pour la première fois dans l'appartement de la jeune femme qui refusait jusque là de laisser entrer quiconque. Quelque chose qui fait prendre à leur relation professionnelle un tout autre tournant à la veille du procès.



S’il suffisait d’aimer' les choses seraient plus simples
easton ∞ isaiah

C’est la nervosité qui guide ses gestes quand il achève de fermer sa chemise devant le miroir. Son regard erre sur sa tenue pour chercher le moindre défaut à corriger, le moindre faux pli dans le pantalon noir, sur la chemise blanche immaculée. Puis il enfile son veston, puis l’enlève et la pose sur son épaule, puis la réenfile en soupirant, agacé par sa propre bêtise. Pourquoi s’obstine-t-il ? Pourquoi tient-il tant à se présenter sous son meilleur jour devant sa cliente ? Ce n’est pas qu’une question d’éthique ou de professionnalisme, il y a quelque chose d’autre. Mais ça, il ne veut pas l’entendre. Mademoiselle Ziegler est une cliente comme une autre. A qui il se dévoue corps et âme – et de façon bénévole – à sa cause. Un avis d’expulsion, bien plus compliqué qu’il n’y parait. La mafia, nous en étions arrivés au nœud du problème. Elle faisait pression sur Mademoiselle Ziegler, et les chances de réussite de cette affaire étaient minces, pour ne pas dire inexistantes. Le procès est demain, il ne nourrit pas beaucoup d’espoir. Il sait que le juge a déjà été payé pour pencher en leur défaveur. Et l’appel sera refusé. Evidemment. Il en va ainsi dans ce monde. Il s’arrête un instant. Veston ouvert, ou fermé ? Il soupire et laisse le bouton à sa place. Quand il se tourne vers la porte de la chambre, il tombe sur Georgia qui le regarde appuyée contre le chambranle de la porte. Il lui offre un sourire alors que cette pointe de culpabilité nait en lui. Mademoiselle Ziegler est une cliente comme les autres. Mais la culpabilité annonce le contraire. Il rejoint sa femme, l’embrasse brièvement. Puis lui rappelle qu’il a ce rendez-vous avec la jeune Ziegler, le dernier avant le procès. Elle lui sourit en réponse et puis il s’en va, simplement. Quatre mois de mariage et on dirait qu’il s’est passé dix ans. L’amertume et les disputes n’aidant pas.

Au sortir de chez lui, il y a cette petit brise qui le rafraichit malgré le soleil déjà tapant de la matinée. La route n’est pas longue jusque Hudson River, le temps de se garer, il est déjà devant chez elle. Quand il arrive devant sa porte, la chaise est déjà installée. Il sourit de cette manie. Mademoiselle Ziegler ne laisse entrer personne chez elle, pas même son avocat. Mais elle met un point d’honneur à préparer tout dans les règles pour leur entretien hebdomadaire. A son arrivée, il trouve toujours sa chaise, la table basse dans l’encadrement de la porte, l’assiette de petits biscuits et sa tasse de thé. Un petit rituel qui surprend au début, mais dont Isaiah avait fini par s’accoutumer, au point de trouver ses manies attendrissantes autant que déroutantes. Easton Ziegler est une énigme pour lui, elle est aussi la cause de cette pointe de culpabilité qui lui noue le ventre quand il revient chez lui après ces entretiens qu’il a avec elle. Quand il regarde sa femme alors qu’il n’a encore que le rare sourire d’Easton dans ses yeux. Cependant, c’est le cœur bondissant qu’il arrive jusqu’à la chaise. Mais alors qu’il s’attend à la trouver sur sa chaise, un magasine à la main, il n’y a personne en face et la chaise est dérangée. Il dépose la serviette sur sa chaise et regarde à l’intérieur, sans voir personne. « Mademoiselle Ziegler ? » Pas de réponse, mais soudain c’est un cri aigu qui résonne, précédé d’un bruit sourd. La réaction ne se fait pas attendre : il pousse légèrement la table et pénètre dans l’appartement interdit pour chercher la source du bruit. Un instant il hésite, une fois à l’intérieur, l’angle de vue est différent. Mais en entendant le bruit venant de la cuisine, il cesse de regarder autour de lui et passe la porte de la cuisine, trouvant Easton trempée en train d’essayer d’arrêter un geyser d’eau de son évier. D’instinct, il vient la rejoindre. « Laissez » Elle recule alors, tandis qu’il prend sa place, à son tour trempé, il finit par glisser sous l’évier pour aller couper l’arrivée d’eau, n’ayant pas trouvé de vue, ce qui clochait. Quand il se redresse, tout trempé, il se tourne vers elle. Elle le regarde avec de grands yeux. Il voit ses cheveux trempés qui lui collent au visage, sa robe et son pull trempés sur ses épaules. Il n’arrive pas à faire fuir cette lueur dans son regard, il brille d’une lueur mystique, envouté par la demoiselle. Jusqu’à ce que ce regard se plonge lui-même dans des yeux bleus, de la même intensité que lui. L’échange dure un moment, un instant qui parait une éternité. Puis un sourire étire les lèvres d’Isaiah, et bientôt c’est l’hilarité qui le prend soudainement devant leur allure totalement dépareillée et c’est au moment où il la voit sourire enfin qu’il cesse, doucement, un sourire détendu aux lèvres. « Bonjour. »
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Dernière édition par Isaiah G. Lockhart le Sam 12 Oct - 11:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: my lady butterfly (+easton)   my lady butterfly (+easton) EmptyVen 11 Oct - 8:24



Cause I'm the insect and you're the light
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La main vole dans une trainée de farine, les oeufs se jettent dans le saladier et se mélangent à la texture comme pour renaître sur une autre facette. Easton aime la cuisine pour cela, rien ne se perd vraiment, tout se transforme. La vie, c'est un peu ça mais la blonde a plus l'impression de perdre que de voir les choses se transformer. Les choses changent certes mais changent mortellement. Il faut prêter l'oeil à tous les détails, la chaise bien parallèle à la sienne et si elle rapprochait les deux chaises, oh juste un peu. Comme ça, pour rien, vraiment, pour rien. Il s'en rendrait compte ? Il le verrait ? Peut-être qu'il n'apprécierait pas. Elle rajuste le tout comme à l'accoutumée, au millimètre près, un tic qui lui permet de contrer tous les changements dont elle ne veut plus. La routine, c'est bien, c'est un cercle qui ne s'arrête jamais et qui n'a plus de place pour autre chose : pour les aléas, les imprévus, plus rien de tout cela. Les détails s'installent, un simple pot de plante verte sur le coin du couloir pour rendre ce seuil de porte plus accueillant on dira, des détails futiles mais qui ont tous leurs importances dans la tête de la jeune femme. Sans se l'avouer, elle a pris goût à ses rendez-vous avec son avocat, elle s'est habituée à sa présence, à ses moments passés à l'entrée de son refuge. C'est peut-être peu, c'est peut-être pas assez mais c'est un pas de géant pour l'unique Ziegler d'ouvrir sa porte et de partager son seuil quand d'autres n'ont droit à bien peu que cela. La pendule tourne au ralenti et comme d'habitude, Easton s'y est prise beaucoup trop tôt. Elle a une bonne heure devant elle alors elle remballe le tout à l'intérieur et referme sa porte. La laisser gueule ouverte, c'est s'offrir une dose d'anxiété. Une porte ouverte sur l'extérieur, c'est beaucoup, c'est trop pour elle. Les personnes pourraient entrer et plus que cela, le dehors pourrait l'avaler, l'arracher à son cocon. Les biscuits relâchent leurs flopées sucrées et parfument tout son appartement, ils forment comme le halo invisible d'une personne, ils réveillent ses souvenirs comme une madeleine de Proust. Easton se souvient : les rires dans le salon, sa grand-mère qui agite les plats dans la cuisine, qui couine après une brûlure sur le four, les moments où sa grand-mère était en vie tout simplement. Parfois, c'est sa voix qui lui manque, parfois ses yeux pétillants, parfois sa main dans ses cheveux, parfois son tablier rose qui vole au grès de ses gestes dans la cuisine, parfois la douceur de leur vie d'avant puis parfois c'est elle tout entière qui lui manque. La pendule chante et le temps des souvenirs meurt lentement, Easton recommence son manège consciencieusement, sa chaise puis celle d'Isaiah. Sa main, rêveuse, vient glisser le long du dossier avant de s'arracher brutalement comme si cette dernière était en feu. C'est un geste comme un autre, trois fois rien, ça ne veut rien dire se dit-elle. La tasse de thé fumante repose près de l'assiette de biscuits encore chauds, satisfaite du résultat, elle quitte le point d'encrage pour migrer dans la cuisine afin de se laver les mains, chasser à coup de savons les éventuels microbes qui auraient élu domicile sur sa peau.

Le robinet s'ouvre puis, là, c'est une éruption aqueuse. L'eau semble être enragée et s'échappe de partout, elle lui explose à la figure, la balafre, la griffe de ses torrents agacés d'être maîtrisés par le tuyauterie peut-être. La surprise lui vole un petit cri d'étonnement, ses mains forment un barrage, un bouclier bien loin d'être efficace. Rapidement, elle est trempée et l'eau s'agglutine à son corps. Inspiration. Expiration. Ses yeux clignent rapidement, aussi rapidement qu'un envol d'oiseau. Entre les gouttes, elle perçoit la silhouette d'Isaiah. Il est , , juste dans son appartement, dans sa cuisine. Perdue et légèrement désemparée, la blonde bat en retraite, des pas en arrière, l'oeil vissé sur son avocat. L'eau a beau lui hurlé dessus son mécontentement, elle ne réagit déjà plus comme paralysée par ce corps étranger dans son appartement aseptisé de tout autre présence qu'elle. Ce n'est pas dérangeant, ça ne fait pas mal comme elle l'aurait pensé, c'est juste étrange. Peut-être parce que c'est lui justement. Parce que c'est lui, ce n'est pas une brèche violente dans son refuge, c'est un simple laisser-passer. Quand il quitte enfin les dessous de l'évier calmant l'orage pluvieux, ses yeux bleus se posent sur elle et immédiatement un frisson lui court sur l'échine comme un sprinteur qui cherche à faire le meilleur record du monde. Son appartement pourrait bien être rempli d'eau, elle ne se noierait jamais dedans comme elle se noie dans le regard azur de l'avocat. Puis, comme un rayon de soleil brusque après des jours de pluie, le rire d'Isaiah remplit la pièce, résonne dans toutes les pièces comme pour secouer la couche de poussière de tristesse qui s'est posée partout sans qu'Easton ne s'en rende compte. Son rire fait vibrer les murs et la jeune femme, c'est comme une bouffée d'air frais, un tonnerre doux. Un sourire fantomatique se met à hanter le visage de la blonde, ce n'est pas un sourire feint pour duper l'autre, il est sincère, franc, pas totalement revenu d'entre les morts mais il est là.  « Bonjour » Elle pince sa lèvre nerveusement, le regard fuyant avant de se mettre à essorer sa chevelure de blés. « Tu es entré » Simple constat, rien d'un reproche, une simple phrase comme pour lui rappeler qu'il est à l'intérieur quand il a toujours été à l'extérieur. Une phrase anodine pour lui montrer qu'il est ici. « Bienvenue à l'intérieur de chez moi » Ses bras s'ouvrent pour désigner modestement les alentours et par ce geste sans importance en apparence, elle lui ouvre réellement sa porte, elle l'accepte dans ce territoire interdit où il n'y avait place que pour elle et ses souvenirs. Aujourd'hui, la fureur de l'eau a ouvert une autre chemin pour une deuxième place en ces lieux. L'eau en avait peut-être marre de ne voir qu'une seule et même personne.

Devant ses vêtements et ses cheveux qui dégoulinent, Easton s'empresse de se saisir d'un torchon et de tamponner doucement le visage de l'avocat en prenant soin que ses doigts ne touchent pas sa peau. Avec l'eau qu'il y a autour, avoir une étincelle d'électricité pourrait être dangereux et ce n'est pas le moment d'avoir un coup de foudre. Même si la foudre est déjà tombée auparavant sans qu'elle ne s'en rende compte. Sa main lâche le torchon soudainement tandis que l'autre main vient faire barrage à ses lèvres. Le barrage ne tient pas longtemps avant qu'un éclat de rire cristallin ne sorte de la gorge de l'héritière Ziegler. « Je … Je suis désolée … mais … mais ... » L'explosion de gaieté soudaine obstrue sa gorge l'empêchant de parler, au fond, c'est peut-être une façon inconsciente de profiter de ce moment, elle qui n'a pas rit depuis trop de temps. Pour ne pas laisser Isaiah se perdre, Easton lève le plateau en argent pour lui montrer son visage poudré de farine maintenant humide. « Tu ressemble à un biscuit cru ! »
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MessageSujet: Re: my lady butterfly (+easton)   my lady butterfly (+easton) EmptyVen 11 Oct - 17:17

S’il suffisait d’aimer' les choses seraient plus simples
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Il suit ses gestes, quand elle se pince la lèvre et essore ses cheveux. Il regarde l’eau s’égoutter sur ses mains, glisser sur ses avant-bras. Mais il n’y a pas que là, elle est tout à fait trempée. Ses joues brillent d’humidité, rendant son visage brillant, à l’instar de son regard qui s’est illuminé quand il n’a pu s’empêcher de rire de leur situation. Trempés là, tous les deux, réunis dans une cuisine dans laquelle il n’avait pas le droit d’entrer jusqu’alors. Il ne s’était passé qu’une chose, une petite chose insignifiante, hasardeuse. Et pourtant, quelque chose a bien changé, puisqu’il est là et qu’elle n’a pas l’air de mal le prendre. Elle se tient là, devant lui et ça a l’air de lui plaire. Easton Ziegler est pourtant une femme très secrète, très anxieuse à l’idée de se livrer à quelqu’un. Il n’avait jamais pu entrer chez elle, n’avait d’ailleurs jamais tenté. La laissant venir à lui, rapprocher les chaises de la table et se dévoiler un peu plus à chacun de leur rendez-vous. Parce qu’il avait vu tout ça, le changement au fur et à mesure de leurs rencontres. Autant chez elle que chez lui, mais surtout elle. Tout le passé de cette femme, il ne fallait pas la brusquer. Pour la défendre, il avait eu accès à tout. Mais pour que ce soit sincère entre eux deux, il lui avait laissé le soin de lui expliquer tout ce qu’elle désirait dire. Il n’avait pas été déçu. Et il s’était senti de plus en plus pressé de l’aider, et de passer du temps avec elle. Parce qu’il doit s’avouer qu’il passe plus de temps avec elle qu’avec un client normal. Il sourit, devant la beauté de son visage, de ses grands yeux mouillés le fuyant pourtant. Tu es entré. Il acquiesce. Il se sent un peu mal venu, mais le ton de sa voix le détend. Il est dénué de reproche et d’inquiétude. Comme si elle oscillait entre la neutralité et le soulagement. « Oui, je suis entré. Il fallait bien. » Et en ouvrant grand ses bras, elle lui présente son appartement, le faisant entrer vraiment chez elle et lui offrant sa place en ces lieux. Il se détend alors. Il y a quelque chose qui a fait qu’aujourd’hui, il devait être là, dans cette cuisine, chez elle.

Sans lui laisser le temps de réagir, elle s’approche de lui pour venir éponger son visage. De cette proximité, il retient son souffle, la laissant s’approcher sans rien dire, sans oser bouger. Il la regarde en sentant cette tension dans ses reins, alors qu’il force ses mains à rester le long de son corps. Elle le trouble, et son regard ne la lâche pas alors qu’elle s’affaire, consciencieuse, en évitant soigneusement tout contact direct. Elle a raison d’éviter de le toucher, il ignore ce qu’il ferait si elle le touchait. Ils n’ont jamais été plus proches qu’en cet instant. Et pas seulement physiquement, ce qu’il s’est passé avec cet évier à briser une barrière présente entre eux deux. Changeant la relation avocat-client qu’ils entretenaient jusqu’alors. Mais alors que son cerveau carbure à une vitesse exponentielle, le torchon lui échappe des mains et elle se couvre la bouche alors qu’elle tente de contenir un sourire. Mais c’est même au de-là du sourire, c’est un rire qui lui échappe. Surpris, il se fige. C’est comme une myriade de petits cristaux qui s’entrechoquent. Un son pur et harmonieux. Jamais il n’avait entendu un son aussi pur. Même le rire de Georgia ne ressemblait en rien à cela. Alors la demoiselle s’explique, un plateau d’argent sous son nez. Surpris, il voit son propre reflet, le visage recouvert d’une couche de farine humide. Il passe un doigt sur sa joue, regarde la farine sur son doigt. « Ah, il semblerait bien. » Il la regarde rire de bon cœur, un sourire s’élargissant sur son visage, gagné par sa joie de vivre soudaine. Elle est si belle quand elle se libère. Son rire est contagieux. Pris d’une impulsion, il passe sa main sur sa joue, enlevant ainsi une pâte farineuse de son visage. « Tenez, ça vous apprendra à vous moquer de moi » Et ma main se tend vers son visage pour lui tartiner la joue de son ouvrage. Dans l’ambiance du moment, tout se déroula bien. Elle recula pour lui échapper. Mais en se penchant ainsi en arrière, elle glisse sur le sol mouillé de la cuisine. Et sa main, au lieu d’atteindre son visage, attrape son bras et il se jette sur elle pour la rattraper. En manquant de tomber lui aussi, il la ramène contre lui pour pouvoir récupérer leur équilibre à tous les deux de son bras libre. Il la redresse alors, un bras dans le creux de son dos. On n’entend plus son rire, leurs regards sont accrochés l’un à l’autre et quelque chose se tend chez lui. « Je crois que cette cuisine vous en veut » Il sourit, brièvement. Il se surprend à vouloir embrasser ces lèvres si proches des siennes. Si pleines, si tentantes. La mâchoire se crispe alors mais il la relâche rapidement, fuyant son regard et s’éloignant d’elle. « Je crois que nous devrions nous remettre au travail » En clair, ce qu’il vient de se passer était déplacé, il est marié, et toutes les pensées qui traversent son esprit n’ont rien de vertueuses alors qu’il la tenait là, dans ses bras. Il se détourne d’elle et cherche de quoi enlever la farine de son visage. Seulement, enlever la farine n’empêche pas le fait qu’il soit toujours trempé dans ses vêtements, et qu’il n’est pas agréable de travailler dans ces conditions. Il prend la peine d’enlever son veston, qu’il fera sécher pendant l’entretien. Puis il se retourne vers elle. « Nous installons-nous comme d’habitude ? » Il se sent gêné. Il ne veut pas que ça dérape. Même si son esprit lui en veut de ne l’avoir pas gardé plus longtemps contre lui. De ne pas avoir pressé un peu plus son corps fin contre le sien.
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MessageSujet: Re: my lady butterfly (+easton)   my lady butterfly (+easton) EmptyDim 13 Oct - 9:40



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Il fallait bien. Il fallait bien. Les mots résonnent dans l'esprit de la dernière Ziegler. Le monde a sa façon de tourner, de fonctionner et aujourd'hui, l'univers voulait qu'il pénètre son territoire, qu'il soit ici et là. Il fallait bien. Etait-ce parce qu'ils arrivaient à l'échéance de leurs entrevues que le destin s'en est malicieusement mêlé ? Demain le procès et si elle gagne, peut-être la fin de rencontres qui réchauffent son coeur gelé par la perte. Cette pensée suffit à entraîner une nuée de nuages gorgés de pluie au dessus d'elle, au fond, c'est peut-être mieux ainsi. Isaiah s'en retournera vaguer à ses propres clients et le temps qu'il passait ici servira à couvrir sa femme d'attentions, lui accorder le temps qui lui était sien auparavant. Son coeur se serre, son souffle se fait désirer. Pourquoi ? Ce n'est rien, ce n'est rien. Ca ne veut rien dire, ça ne signifie rien. Un coeur se serre souvent pour rien, un coeur se serre pour rappeler qu'il existe, voilà tout ! Easton trouve des excuses et se complait en elles, se rassure en elles. Comme pour fuir, la jeune femme chasse d'un rire ces pensées comme le vent qui se lève sur un orage qui s'approche à pas feutré. Elle s'amuse de voir le visage enfariné de son avocat, de le voir si humide et si blanc dans son costume sobre mais élégant. Deux pôles opposés sur une même personne, c'est comique. Sa main tente de dompter son hilarité en faisant barrage entre ses lèvres mais son rire redouble d'intensité quand la main d'Isaiah se lève pour mettre en place une sorte d'égalité entre eux. Amusée par ce jeu, certes puérile mais rempli de vie, Easton recule avec agilité pour échapper à cette main menaçante de farine. Le pas se veut agile mais finit brouillon, l'eau n'est décidément pas de son côté aujourd'hui. Peut-être parce que … il fallait bien. Son corps entre en confrontation avec la gravité et perd son équilibre avec rien pour se rattraper. Pourtant, dans le sentiment enivrant mais percutant de la chute, quelque chose l'empêche de s'étaler sur le sol, de s'embraser sur le plancher.

Il lui faut une mince poignée de secondes pour se rendre compte que ce qui la retient, ce sont les bras d'Isaiah. Tout à coup, la sensation qui la retient en équilibre prend une tout autre dimension, elle devine les contours des mains de l'homme sur elle. Une brise électrique court sur sa peau et malgré les tissus-barrages, elle se sent électrocutée par le contact. Ce n'est pas douloureux, ce n'est pas désagréable, c'est chaud, c'est rassurant mais c'est aussi dangereux, dangereusement agréable. Il la redresse et le temps semble se suspendre, s'étirer en longueur. Pendant un bref instant, la terre s'arrête de tourner et le tic tac de la vieille horloge se tait. Easton se noie dans le ciel qui surplombe son plafond, il devient son nord même si elle se sent désorientée. La tentation est à la porte encore ouverte et veut entrer, la proximité devient dangereuse et pour peu, elle se laisserait glisser sur cette pente glissante sans réfléchir. L'atterrissage est brutal et le réveil de ce songe comateux comme le réveil d'une gueule de bois. Le ciel s'arrache à elle et reprend ses distances, il s'éloignera encore plus si le procès migre en sa faveur. Sois raisonnable, Easton, c'est une bonne chose pour tout le monde ici. Il est un homme marié qui nourrit de forts sentiments pour sa femme, elle le devine sinon il ne l'aurait pas épousé. Il n'y a pas de place pour elle … Oh et puis elle n'en voulait pas une, pas vrai ? Ca ne veut rien dire tout cela. Mal à l'aise, ses gestes brouillons remettent de l'ordre dans sa tenue comme pour plisser son comportement, se tenir à carreau. « Effectivement, nous devrions. Ce n'est pas en s'enfarinant que nous allons gagner le procès, car c'est bien là le but de votre dur labeur et de vos venues ici quand vous avez sûrement bien mieux à faire » Le tutoiement s'envole pour laisser place à un vouvoiement froid mais nécessaire. Il faut reprendre ses distances et se remettre à sa place. Elle n'est qu'un cas à plaidoyer, ni plus, ni moins. « Je pense qu'il serait mieux, oui, de faire comme d'habitude, travailler dans une cuisine inondée n'offrira pas d'efficacité ! Néanmoins, pardonnez la névrose d'une maniaque, je ne peux pleinement me pencher sur mon cas en sachant ma cuisine inondée. Je vais vous trouver de quoi vous changer et pendant ce temps, je vais éponger ma cuisine »

A son tour, la fuite devient la seule voie possible. Elle migre dans la pièce adjacente à la cuisine et farfouille dans les placards pour trouver des habits d'hommes. Une chemise sera aisément trouvée, les chemises d'hommes sont les meilleurs pyjamas du monde. Après avoir trouvé une chemise et un pantalon, Easton part retrouver son avocat un peu à reculons. « Je pense que la chemise vous ira, elle m'est un peu grande. Pour le pantalon, il n'a pas l'élégance du votre mais il peut faire l'affaire le temps que le votre sèche. La salle de bain est par ici » D'hôte, elle passe à guide dans les chemins de son refuge. Elle dépose le maigre tas de vêtements secs sur le bord du lavabo et invite Isaiah à entrer avant de refermer la porte avec une dernière recommandation « Il y a des serviettes propres dans le placard près du lavabo. Servez-vous ! » Il fallait bien. Il fallait bien qu'il y aie une fin à tout cela. Toute chose a toujours une fin de toute façon, Easton est bien placée pour le savoir. Les vies des personnes, la biscuiterie Ziegler, sa vie dans l'appartement où elle a grandit, les entrevues avec Isaiah, oui, tristement, tout a une fin. Plongée dans ces pensées gorgées de fins tristes, Easton éponge, sèche ce qu'elle peut avant deretirer son pull dévoilant l'arrondi de ses épaules. Profitant d'être seule, elle lève les pans de sa robe, dévoilant ses jambes pour essorer le tout dans l'évier capricieux. Son oreille ne perçoit pas le son de la porte qui s'ouvre et se retournant, elle tombe nez à nez avec Isaiah. « Oh ! » La surprise est telle qu'elle lâche subitement les pans de sa robe comme s'ils prenaient feu. La culpabilité prend vie en elle, ce n'est pas une situation décente et elle n'aurait pas dû exister. C'est mal vis-à-vis d'Isaiah, c'est mal vis-à-vis de sa femme de dévoiler ainsi tant de peau. « Je suis désolée, je ne t'... je vous ai pas entendu sortir de la salle de bain ! » Puis, elle jette des mots dans l'air humide afin d'effacer sa propre erreur « Ca semble bien vous aller, je ne m'étais pas trompée sur la taille » La jeune femme se drape dans un plaid volé à son canapé comme pour se draper d'une sorte de dignité. « On va pouvoir se mettre au travail. Vous compter avancer quoi comme arguments ? » Il fallait bien. Il faut bien que tout se finisse et même si c'est en quelque sorte douloureux, plus vite tout ça se terminera et mieux ça sera pour tout le monde. Ou peut-être pas. Elle s'installe donc à leur point de rendez-vous sur le seuil de son territoire, la cuisine sèchera pendant ce temps.
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MessageSujet: Re: my lady butterfly (+easton)   my lady butterfly (+easton) EmptyMar 15 Oct - 10:20

S’il suffisait d’aimer' les choses seraient plus simples
easton ∞ isaiah

Il y a eu ce jour où il s’est retrouvé devant chez elle, face à une porte en bois obstinément fermée, il a écouté les cris et les protestations d’une femme qui refusait d’être expulsée de chez elle. Il n’a eu le temps que de donner son nom que déjà elle l’invectivait de sa colère et de son désespoir, car non jamais, elle ne laisserait quiconque lui dérober sa maison. Les larmes l’ont très vite emportée. Il avait tout écouté, perdu devant une telle femme qui de plus, refusait de lui ouvrir. Il s’était alors assis par terre, contre la porte et avait attendu qu’elle arrête de s’énerver contre lui pour lui dire qu’il était avocat, et venu expressément pour que jamais elle ne doive quitter son appartement. Les larmes ont coulé encore un peu, puis la porte fermée l’est restée non plus parce qu’elle ne voulait pas le voir, mais parce qu’elle n’était plus présentable. C’est à ce moment précis que le poison a fait couler sa première goutte. Elle porta le premier coup à l’édifice fort et stable de son amour pour sa femme. Pourtant, cet amour est des plus purs, des plus vrais qu’il soit, l’édifice en est donc solide et pourtant, ce jour-là, une pierre s’est fendillée. Il compare son amour pour Georgia à un temple digne de la déesse Athéna même : imposant, majestueux, solide et gardé précieusement. Pourtant, il n’avait même pas encore pu voir le visage d’Easton Ziegler que le temple de cet amour avait commencé à montrer des signes de précarité. On a retiré la pierre brisée quand ses yeux se sont posés sur elle la première fois. Mais la foi inébranlable de l’avocat dans le mariage et dans le respect des traditions l’aura maintenu à flot, alors qu’à chaque entrevue, le temple de son amour à Georgia se détruisait petit à petit. Il l’aimera avec une fervente ardeur, quand son cœur songera à une autre. Parce que c’est ainsi, il a choisi Georgia et se le répète en boucle à chaque fois qu’il regarde mademoiselle Ziegler. Jusqu’à ce que son regard se pose sur ces longues jambes fines, dévoilées à cause d’une robe retroussée à mi-cuisse pour être essorée. Il n’a pas osé claquer la porte en sortant de la salle de bain, il s’était changé, avait fait mettre à sécher pantalon et chemise et était sorti, peut-être trop furtivement. Isaiah se tient là, bloquer un moment sur le seuil de la cuisine alors que son esprit divague en pensées impures et en désir brûlant. Tout sauf rationnel, rien que péché et déshonneur. De la trahison pure et dure… seulement s’il y cède, n’est-ce pas ? Comment une paire de jambes peut déstabiliser un homme de cette façon ? L’homme était déjà perdu sans cela, il en prend conscience à l’instant. Il n’a pas envie que cessent ces entrevues. Et ce sont ces chevilles fines, ces mollets  et ces cuisses galbés, cette peau blanche qui suggère la douceur qui le lui fait prendre conscience de cela. Il s’en punit déjà. Mais Easton se retourne le tableau prend fin. Comme elle, il sursaute quand ils se voient. Sa mâchoire se crispe, trahissant sa nervosité et sa honte de s’être laissé surprendre à la regarder de la sorte. Chez elle, ce sont ses joues et son regard fuyant qui traduit sa honte et son mal être. Les jambes sont à nouveau cachées au regard et aux pensées impures d’Isaiah. Il détourne la tête alors, aussi embarrassé qu’elle. « Ne vous en faites pas… » Sa voix est rauque, il toussote pour reprendre contenance. Elle le détaille alors qu’elle semble satisfaite de ses choix de vêtements, il prend cette occasion pour détourner l’attention lui aussi, tout plutôt que de repenser à ces jambes sous cette robe. « Vous avez l’œil et le gout, et pas seulement en matière de cuisine. Merci pour les vêtements. » Puis il fait un signe pour la suivre quand elle décide de reprendre les mêmes habitudes, de s’assoir sur sa chaise, jambes croisées et la robe ne dévoilant rien de plus que ce qu’il est convenable de montrer à un homme marié. Dieu qu’il souhaiterait encore les revoir. Mais en s’asseyant à son tour, il se force à entrer dans son rôle d’avocat. Même si, présentement, il a l’esprit ailleurs. Il ne se soudainement plus à sa place sur cette chaise, hors de l’appartement d’Easton. Il n’a plus envie d’être dehors alors qu’il est entré une fois. Mais il tient bon, encore un moment. « Je n’ai aucune preuve tangible sur l’implication de la mafia dans le pot de vin qu’a reçu le Juge. Je sais qu’il en a reçu un, qu’ils y sont pour quelque chose, mais je ne pourrais jamais le dire lors du procès, car ce ne sont que des présomptions et je serais accusé pour avoir mis en doute l’honneur d’un juge … qui soit dit en passant, n’a plus rien d’un homme honorable. Non. Je pense miser sur le sentimental des jurés. Je vais devoir raconter votre histoire, parler de votre mère, de votre grand-mère, de cette usine de biscuit fait maison, de l’incendie qui vous a tout fait perdre. J’irais au bout des choses pour que vous gardiez cet appartement, Easton. Je sais que c’est ce que vous vouliez éviter, mais nous n’aurons pas le choix. Puis vous n’êtes pas non plus sans le sous, plus d’un attendent le retour des biscuits Ziegler, ils seraient ravis d’entendre que vous voulez reprendre les rênes de l’entreprise… ça pourrait faire pencher le juré dans la balance. » Il regarde Easton. Comment fait-il pour passer de l’homme troublé à l’avocat déterminé ? La même passion anime ces deux hommes, un seul but : Easton. « Easton, la chose que vous ne m’avez pas dite c’est si vous désirez reprendre l’industrie Ziegler, quitte à reprendre à partir de rien. Je vais mettre toute votre force et tout votre courage en valeur, cela pourrait jouer en votre faveur, mais je n’en parlerais pas si c’est un mensonge, ce serait comme verser un pot de vin aux jurés mêmes. Imaginez aussi le coup d’éclat, je pense faire venir une amie journaliste au procès, toute information sur les usines Ziegler reprenant du service ferait un bon coup de presse, peut-être réussirions-nous à coincer le Juge pour qu’il soit obligé d’interférer en notre faveur, parce que c’est ce que demande le peuple. Vous me suivez ? » Il s’est redressé, les coudes appuyés sur les cuisses, il lui expose le plan de façon convaincante et déterminée. Mais il est vrai qu’il n’a pas réussi à dénicher cette information-là d’elle. Il baisse un instant le regard sur cette table, où trône toujours une tasse de thé – tiédie à présent – et une assiette de petit biscuit. Il se sent terriblement éloigné d’elle hors de l’appartement. La distance ne le gênait pas avant, maintenant, c’était différent, juste pas… supportable. Alors il se lève, attrape un biscuit et contourne la table pour s’accroupir près de sa chaise en lui tendant un biscuit comme on ferait une demande plus officielle et traditionnelle. « Voulez-vous me dire si je suis le seul à profiter de vos merveilleux biscuits ? Que je suis le seul, l’unique et que personne d’autre n’en profiterait ? Je n’en serais pas malheureux, bien évidemment, mais c’est mon égoïsme qui parle. Qu’avez-vous décidé pour votre talent culinaire ? » Il sourit, se voulant rassurant, voire, amusant. Le choix des mots est souvent important. Ici, il les a choisis sans s’en rendre compte, leur conférant un double sens qu’il n’avait pas souhaité à la base.  
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MessageSujet: Re: my lady butterfly (+easton)   my lady butterfly (+easton) EmptySam 19 Oct - 8:03



Cause I'm the insect and you're the light
I'm drawn to you, but I don't know why



Ses yeux clignent, ses paupières ressemblant aux ailes d'un papillon qui tente de s'envoler dans le vol de ces compliments simples en apparence mais qui la réchauffent en silence, dans l'ombre. Rien ne dévoile ce qui se passe sous l'épiderme, sous le grain de peau mais sous cette dernière, c'est une fournaise qui reprend vie lentement mais sûrement. Il a suffit qu'un contact avec l'extérieur pour faire redémarrer la machine, serrer les boulons et faire fonctionner la mécanique de son coeur. Easton se le dit en sourdine, Isaiah n'est pas qu'avocat, il doit être mécanicien du coeur sans le savoir. Elle ne le lui dira pas, non clairement pas car cette seule information pourrait trahir les battements désordonnés qu'il suscite et qu'elle n'arrive pas à maîtriser malgré son visage glacé aux sourires en hibernation. Sa pendule est remontée et le monde tourne soudain beaucoup plus vite, la tête lui en tournerait presque alors qu'elle est assise sur cette chaise statique, la distance ayant repris ses droits sur le moment humide partagé plus tôt. L'eau flirte avec sa peau, un simple contact froid mais nécessaire pour garder les idées fraîches, pour rester à sa place. Le voir dans la chemise qui, lors de nuits de solitude, lui sert de pyjama, c'est un fait non indéniable, cela lui fait quelque chose. Elle a envie de se transformer en chemise, la sienne en l'occurrence et de savoir ce que c'est d'être contre sa peau, de sentir les battements de son coeur, d'effleurer sa nuque. Juste savoir ce que c'est, savoir ce que sa femme peut ressentir quand il n'est pas ici mais avec elle. Ca ne veut rien dire tout cela, ce n'est que de la curiosité … sûrement mal placée mais de la curiosité tout de même. Oui, c'est juste une histoire de curiosité motivée par le manque de sociabilité. Easton s'enterre dans ces excuses bidons pour éloigner encore un peu la vérité, s'aveugler et ne pas voir sa lueur.

Cela pourrait fonctionner, cela pourrait mais la jeune femme a du mal à se concentrer sur les mots de son avocat, ses mots beaucoup trop techniques. Sa curiosité remporte et surtout l'emporte plus loin. Elle se demande ce qu'il lui dit à sa femme avec sa voix grave, elle se demande quels sont les mots qui passent la barrière de ses lèvres légèrement rosées pour atteindre son épouse. Pour une fois, vissée sur sa chaise, Easton se dit qu'être un pluriel au lieu d'un singulier serait bien, serait doux. Est-ce un caprice ou juste une lubie d'une femme qui a été trop longtemps seule ? Peut-être mais la vérité c'est qu'un pluriel ne lui dirait que si c'est Isaiah qui le conjugue avec elle. C'est stupide et ça n'a pas vraiment de sens. Surtout, c'est mal. Ses yeux clignent encore à la vitesse d'un envol papillon, il est mieux de se concentrer sur ce qu'il dit et non le tumulte qui règne en elle sans aucune raison … du moins ce qu'elle pense. L'image de sa mère et de sa grand-mère dans les brumes de la mort la rappelle à l'ordre, facilite le transfert sur la terre ferme. L'atterrissage est brutale et rude, planer dans un monde interdit, c'est bien mieux, c'est loin de la réalité. Son coeur se serre à l'idée de devoir parler de son passé, de son enfance, de tout ce qui a fait ce qu'elle est aujourd'hui. C'est un trésor damné qu'elle ne garde qu'avec elle sans vouloir vraiment le partager car parfois, le partage, c'est douloureux, ça soulève tant de tristesses mises sur pause pour pouvoir redresser le menton et voir le ciel. « Oui, oui, je vous suis » S'empresse-t-elle d'ajouter pour ne pas laisser apparaître son malaise éphémère suscité autant par les sujets abordés que par sa présence habillé d'un vêtement à elle. Il est vrai qu'elle n'a jamais encore songé à reprendre le flambeau de sa grand-mère, ce n'est pas qu'elle ne veut pas, c'est qu'elle ne peut pas. Il faudra mettre le coeur à l'ouvrage pour faire renaître de ses cendres la biscuiterie et son coeur, eh bien son coeur est en pause, à peine revenu d'outre-tombe. Toute seule, elle ne pourra pas, elle ne s'en sent pas capable. Aussi parce que remuer des cendres, c'est soulever des kilos de tristesses, d'ombres qu'elle ne veut pas voir, c'est se rappeler que Mamie Hilda n'est plus là et qu'il n'y a qu'Easton. N'arrivant pas à émettre tout ceci verbalement car l'avouer c'est lui offrir une autre dimension de réalité, c'est trahir sa grand-mère qui a tout donné pour cette fabrique, Easton garde le silence, les yeux posés sur ces genoux.

Et là soudain, Isaiah apparaît dans son champs de vision, accroupi, un de ses biscuits tendus vers elle comme une offrande, presque comme une demande en mariage. Cette pensée la foudroie sur place, la glace sur sa chaise. Le coeur, lui, bat à tout rompre. Ses yeux clignent à toute vitesse et presque elle s'envolerait. « Oui , vous êtes le seul et l'unique » Sa voix ressemble à une brise d'été, discrète mais caressante, libérée du bout des lèvres, à peine inaudible mais vu la proximité, elle est sûrement parvenue aux oreilles de l'avocat. Lentement, elle prend le biscuit dans sa main et le garde ainsi un petit temps. Ce n'est que dans sa tête, ça n'a rien d'une demande, ce n'est rien de tout cela « Je n'aimerai pas que vous vous sentiez malheureux à cause de moi. Vous n'êtes pas malheureux, n'est ce pas ? » La conversation venait de prendre un tout autre tournant jamais pris jusqu'à ce jour. Easton se sent un peu brumeuse et elle se surprend à espérer qu'elle ne le rend pas malheureux, qu'elle lui offre quelque miettes de bonheur, peu importe la raison. Afin de meubler le silence, le biscuit se craque sous ses dents et ne fait qu'un avec son délicat palais laissant le goût prendre place jusqu'à sa gorge. « Ma faculté de faire des biscuits n'est pas un talent, c'est une tâche que j'ai apprise à faire bêtement, simplement. Ce que j'ai décidé d'en faire ? Je n'en sais que trop rien. La biscuiterie est née pour partager des saveurs avec le monde. Aujourd'hui, je ne sais plus partager … sauf peut-être avec vous mais vous ne serez pas là indéfiniment surtout si je gagne le procès » Pendant un bref instant, l'idée de perdre le procès pour rester dans le sillon d'Isaiah prend vie en elle mais s'en va aussitôt en se rappelant que perdre son refuge serait une tout aussi grande perte que le temps précieux qu'elle passe avec lui. Easton pourrait sacrifier son refuge mais ça serait de la pure folie alors n'y pense plus, Easton, n'y pense plus. « Si je gagne le procès, je perd un peu » Une simple phrase qui sort sans réfléchir, une pensée qui s'échappe de sa bienveillance. Alors comme pour empêcher d'autres pensées de suivre la première, Easton avale ce qui reste du biscuit placé entre ses mains.  
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MessageSujet: Re: my lady butterfly (+easton)   my lady butterfly (+easton) EmptyDim 3 Nov - 15:11

S’il suffisait d’aimer' les choses seraient plus simples
easton ∞ isaiah

Sur sa chaise elle se fige, alors que dans sa passion, Isaiah ne remarque pas vraiment la tournure de la situation. Il ne voit pas quelle image cela donne, il ne le voit qu’après, quand les grands yeux clairs d’Easton s’écarquillent dans lui, un genou à terre et le biscuit tendu vers elle. Il a un instant d’hésitation, comme s’il envisageait de se redresser ne serait-ce qu’un peu pour dissiper cette tension entre eux. Une tension qui est loin d’être négative. Mais il renonce et assume son acte, car c’est son travail de charmer et de convaincre, il est né pour ce métier, il l’a toujours su. Pourtant, avec Easton, il y a une prise de conscience qui met à mal sa morale. Il agit pourtant comme d’habitude, mais chaque geste semble vouloir dire quelque chose de plus, et cette possible interprétation qui ne l’atteint pas d’habitude, le taraude devant la jolie brune, car plus il passe du temps avec elle, plus ce qu’il fait ne ressemble plus à une interprétation possible, mais à un double sens réel, un peu caché, mais réel. Il perd un peu contenance un moment, regardant par terre. Monsieur ne rougit pas, mais cela ne l’empêche pas d’avoir honte de ses pensées. Son bras se replie un peu, dans quelques instants, il le laissera retomber sur sa cuisse.

Oui, vous êtes le seul et l’unique. C’est à son tour de se figer et de regarder Easton avec gravité. Sa gorge se noue et il doit faire un effort pour ne pas trahir les émotions qui le traversent à l’écoute de ces mots. Il ne sait pas s’il avait rêvé ces mots ou non, il ne sait pas comment il doit le prendre et pourtant son esprit a déjà choisi, dans sa tête, il y a cette phrase qui tourne en boucle alors que son cœur ne sait pas s’il doit cesser de battre ou accélérer le rythme. Mais de visage, il s’efforce juste d’avoir l’air sérieux, neutre, bien que tout ne se dissimule pas dans le regard de l’avocat. Il ne sait pas si bien mentir que Georgia, il n’est pas acteur, il est avocat. Son travail est dans son verbe et dans la conviction qu’il met pour convaincre son juré. Il ne doit pas faire semblant d’être quelqu’un qu’il n’est pas, parce qu’il vit passionnément chacune de ses affaires. Le cas d’Easton surpasse cependant les autres et chamboule tout au point que parfois, il se dit qu’il vaudrait mieux passer l’affaire à quelqu’un d’autre. Mais jamais il ne laisserait quelqu’un d’autre la défendre, aucun autre avocat n’en serait capable comme lui de toute façon, et il n’a jamais abandonné aucun client, il ne le ferait pas avec elle, surtout pas avec elle. D’un geste délicat, elle lui prend le biscuit et il le lui cède sans résistance, hypnotisé par elle. Je n'aimerai pas que vous vous sentiez malheureux à cause de moi. Vous n'êtes pas malheureux, n'est ce pas ? A nouveau ça le reprend, cette impression d’intimité dans la question, l’impression qu’il s’agit plus d’une question personnelle que professionnelle. Il ouvre la bouche pour répondre, puis se voit forcé de s’éclaircir la gorge : « Je … Non, vous ne me rendez pas malheureux Easton » Demi-mensonge, il est tellement pressé de l’avoir, aime tellement s’attarder en sa présence, aime son rire et ses demi-sourires, mais l’attirance qu’il a pour elle le fait souffrir. Mais ça, ça ne doit pas être dit. Cela doit rester secret. Mais il ne put pas s’empêcher d’être grave en prononçant cette phrase, pile dans le ton d’une conversation trop intime, qui n’a pas lieu d’être ici. Puis il baisse un peu le menton, force son regard à lâcher chacun de ses gestes, mais quand elle apporte le biscuit à ses lèvres, il ne peut résister et déglutit malgré lui. Alors seulement il peut se détourner d’elle, car ses pensées sont telles qu’elles lui rappellent son engagement, son mariage, son amour pour sa femme. Cette attirance n’est pas saine, et n’a pas lieu d’être. Il trahirait Georgia, ses principes, sa morale et décevrait Mademoiselle Ziegler, par des pensées aussi impures. Il cherche comment ramener la conversation sur un ton plus professionnel, mais c’est elle qui l’aide annonçant qu’elle ne pensait pas reprendre le flambeau. Dévoilant des choses d’elle, encore un peu intime, mais plus faciles à gérer pour lui. « D’accord, nous miserons alors sur … » Il s’interrompt alors que de ses lèvres s’échappent un aveu auquel il ne s’attend pas. Face à son silence brusque, elle tourne la tête vers lui. Il aimerait aussi lui dire qu’il n’a pas envie de la perdre s’ils remportent ce procès. Il ne le fera. Il plonge son regard dans le sien, s’y perd évidemment. Comment en pourrait-il être autrement ? « Nous n’avons pas beaucoup de chance de gagner » Une manière détournée de lui dire qu’il y a de fortes chances que demain ne sera pas la dernière fois qu’ils se verront. Un autre aveu. Un avocat ne laisse pas entendre des choses ainsi, il motive les troupes et présente les chances de réussite plutôt que d’échec. Il ne l’oublie pas, et aussi, face à cet instant de faiblesse, il détourne le regard et reprend sa phrase pour donner à la conversation un ton plus professionnel. « Mais je ferai tout ce qui en mon pouvoir pour que vous gardiez votre maison, je ne vous laisserai pas non plus à la rue si nous perdons, vous avez ma parole. » Il est tenté de prendre sa main, de l’enfermer dans les siennes comme il ferait pour rassurer une cliente normale. Mais l’idée de la toucher ainsi est trop dangereuse, pourtant l’occasion est trop belle. Hésitant, il pose une main légère sur son poignet posé sur sa cuisse, le courant électrique qu’il sent sous ses doigts le trouble un instant, et retrouvant son masque d’avocat des plus parfaits, il assène des mots au double sens plus qu’évident. « Je ne vous abandonnerai pas, Easton. » Puis il la libère, à regret mais sans rien en laisser paraitre comme si c’était tout à fait normal. Un sourire franc nait alors sur ses lèvres alors qu’il se relève pour retrouver sa chaise en chipant un biscuit au passage. « D’accord, pas de reprise de l’entreprise familiale, mais cette entreprise nous aidera quand même à faire pression, les biscuits de votre grand-mère était réputée et elle-même était fort appréciée par la communauté, je me suis d’ailleurs chargé de faire un peu de publicité, les clients fidèles devraient être tous présents au procès, la presse en plus, peut-être aurons-nous de la chance. » Il croque son biscuit, ses papilles le remerciant pour cette délicieuse douceur, avant de se pencher pour attraper sa tasse de thé, légèrement refroidie – chose qu’il ne fera pas remarquer à Easton : « Il faut espérer et prier Dieu pour qu’il nous soit favorable demain » Espérer quoi, réellement ? La réussite ou l’échec ? La question reste en suspens. Puis il amène sa tasse à ses lèvres, goûtant au plaisir d’une tasse de thé comme il les aime. A nouveau, il se rend compte qu’Easton est une grande observatrice et à cœur d’offrir ce qui plait à ses invités.
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