Minuit chez Alyson (Alyson Kesington)

Alyson Kesington & Clifford Coleman

Minuit chez Alyson

Bienvenue dans le merveilleux sujet de Alyson Kesington qui va avoir l'honneur d'avoir comme partenaire Clifford Coleman. Pour leur sujet, ils interdisent l'intervention d'un PNJ inoffensif qui pimenterait le rp et ils interdisent l'intervention de membres extérieurs qui passeraient par là. Ne sont-ce pas là des choix merveilleux ? L’histoire se déroule le 22 aout dans la soirée alors que la météo est calme. À présent, il est temps de laisser la parole au créateur du sujet : Première rencontre au cour d'une réception entre deux fiancés qui ne se sont encore jamais croisé..

Les cigares étaient des havanes, et leur arôme rappelèrent à Coleman ceux que fumait son père il y a une éternité. Les paroles encourageantes d’Andrew le précepteur de Miss Kesington : sourires, hochements de tête et petits gloussements.

Celui qui veillait aux intérêts de sa fiancée arpentait la pièce derrière son bureau en brandissant son havane. Derrière la grande baie vitrée, Central Park dans toute son envergure.

« …et je me suis laissé dire que la demoiselle était particulièrement curieuse de vous rencontrer. Cela fait déjà des années que la famille Kesington a associé sa destinée à la vôtre, vu que vous êtes à la fois actionnaire des studios de cinéma de la RKO, et également membre de la société de production Variety Pictures. Il y a une réception ce soir à son hôtel particulier. Elle y sera, je lui ais dis que vous pourriez y passer dans la soirée. Il serait temps que vous fassiez enfin sa connaissance mon cher Clifford. »

Alors que Coleman se levait, le précepteur de la jeune femme s’empressait d’attraper une poignée de cigare dans une boîte en érable. Il fondit sur lui comme un pilier de rugby pour lui serrer la main avec effusion et lui fourrer des havanes dans toutes ses poches disponibles, avant de le raccompagner jusqu’à la porte avec force grandes tapes dans le dos.

Le soir

Le 4300 Upper East Side.

Coleman en tremblait déjà. Il avait revêtu un smoking carnagie Milano, arborait des chaussures brooks brother à 3000 dollars et un nœud papillon en soie valentino haute couture cousue main.

Son chauffeur avait remarqué sa nervosité et ne cessait de le scruter dans son rétro. Sa voiture, un coupé Mercury de 1922 stoppa devant la propriété des Kesington. Coleman en sortit et resta quelques instants à contempler la maison construite sur plusieurs niveaux en bois de séquoia et en pierre. Il y avait en son sommet une grande terrasse avec vue dégagée sur laquelle s’attroupait les convives autour du buffet. Le parking devait couvrir dans le demi-hectare vu le nombre de voiture garée.

C’était une vraie nouba. Des grooms services sans doute recrutés pour la soirée faisaient griller un cochon de lait sur la terrasse. Un régiment de serveur apportait en permanence du champagne pour les convives. Le buffet était long d’un kilomètre. Coleman circulait avec un air perdus. La suite dans laquelle se déroulait la réception était vaste comme le reste de la maison. En parcourant la baraque à la recherche du précepteur, il s’était perdu deux fois. Il s’imaginait sa fiancée qui vivait ici, il priait pour qu’elle ne soit pas une gamine pourrie gâtée.

Andrew le précepteur passa justement tout près de lui, une femme à son bras. Il fulminait :

« Mais bon Dieu où est donc Mademoiselle Alyson ? »

Andrew lui fit un signe et agita sa montre gousset. Clifford saisit au vol « Dans mon bureau » et « cinq minutes »

Coleman circulait angoissé, le trac du fiancé qui rencontre sa promise pour la première fois alors que le mariage est décidé depuis quoi ? 8 ans au moins ? 5 ans ? A vrai dire il ne s’en souvenait plus.

Un remue-ménage se produisit. Des flammes jaillirent du grill sur la terrasse, des braises volèrent et mirent le feu à des rideaux. Un larbin noya le début d’incendie à l’aide d’une bouteille d’eau de seltz et récolta des applaudissements enthousiastes. Le héros de la soirée était né.

Coleman se rendit dans le bureau d’Andrew les murs étaient couverts de photos dans des cadres en acajou : là le précepteur jouant au golf avec le père d’Alyson 10 ans plus tôt. Là Alyson posant avec sa défunte mère. Là Alyson avec son petit sourire espiègle dans son jardin. Andrew but une gorgée de Galliano.

« Je ne sais pas où elle est ! Alyson devrait être ici ! J’espère qu’elle n’a pas fui la réception juste pour éviter de vous croiser ! Cherchez là, je suis sûr qu’elle a autant le tract que vous. Au fait ? Vous voulez un verre pour vous donner du courage ? »

Coleman se tourna et observa le bar. Il se prit un bloody mary et plongea une branche de céleri dedans.

« Rassurez moi Clifford, vous saurez quoi lui dire pour faire connaissance ? Je vous préviens, il en faut beaucoup pour l’impressionner, j’espère que vous savez charmer une dame. »

Pour toute réponse Coleman agita sa branche de céleri style avaleur de couleuvre et fier de l’être. Un mariage arrangé depuis des lustres, tout ça n’était que relation publique. Il quitta le bureau, il sortit sur un balcon de façade pour observer la lune.

Seul

Coleman l’angoissé pensa au mariage. Mon dieu quel idée. Coleman le blasé pria pour que sa futur ne soit pas une briseuse de vaisselle. Coleman le cynique se demanda ce qu’elle pouvait bien penser de lui juste en ayant vu son portrait.

Assise dans le bureau d’Andrew, Alyson ne prête plus attention aux paroles de son précepteur. Tout un tas de domestique entre et sort de la pièce au fur et mesure qu’ils reçoivent leurs ordres. Il y avait bien longtemps qu’une telle agitation n’avait pas régnait au cœur de cette maison. Depuis le décès de ses parents pour être exacte. N’est-il pas trop tôt pour faire une réception ? La jeune femme sait qu’elle sera en plein cœur de l’attention et cette position la met mal à l’aise.

Sans un mot, elle se lève et se dirige vers la fenêtre tout en faisant abstraction du brouhaha environnant. Bizarrement, Andrew semble très impatient que cette réception, qu’il prépare avec tant d’entrain, débute. Alyson s’en moque. Elle se contente d’observer l’extérieur. Le soleil brille intensément en ce mois d’aout.

« Mademoiselle, vous écoutez quand je vous parle ? Je ne sais pas si vous réalisez l’importance de cette réception. Aujourd’hui même j’ai rencontré Monsieur Coleman, votre fiancé. Je l’ai tout spécialement convié à ce joindre à nous ce soir. Je pense qu’il devient urgent que vous fassiez enfin ça connaissance. Vous rendez vous compte que votre union est déjà programmée depuis fort longtemps ? Maintenant que vos regrettés parents ne sont plus là, il est temps que vous épousiez cet homme. Je ne serais pas là éternellement pour veiller sur vous et l’entreprise de votre père… »

Il n’en faut pas davantage à la jeune femme pour sortir de sa torpeur et faire face à son précepteur. A son regard, elle comprend immédiatement qu’il désire le meilleur pour son avenir, même si cela signifie épouser un inconnu. Alyson a peur à l’idée de rencontrer son fiancé, et savoir que cette rencontre aura lieu ce soir ne fait qu’amplifier son angoisse. « Ne vous inquiétez pas Andrew, je vous suis reconnaissante du mal que vous vous donnez pour que cette réception soit à la hauteur de celles que donnaient mais parents. » Elle ne dit pas un mot au sujet de son fiancé de peur que son angoisse à ce sujet ne la trahisse et elle quitte le bureau de son précepteur.

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Accoudée aux barrières de la terrasse située tout en haut de sa demeure, Alyson observe les invités arriver. Tous plus élégants les uns que les autres, ils semblent enchantés à l’idée d’être conviés à cette réception. Elle, elle est terrifiée à l’idée de rencontrer son fiancé. Perdue dans le flot de ses pensées, elle regarde un homme élégant descendre de la voiture avant d’observer le lieu ou se déroule la réception. La hauteur ne lui permet pas de distinguer ses traits, mais il semble être un invité de marque. Alors que ce dernier lève les yeux en direction de la terrasse, la jeune femme ne peut s’empêcher de reculer soudainement afin que personne ne se doute de sa présence ici. Est-elle en train de se cacher ? Non… Ou peut être un peu… Se pourrait-elle qu’elle soit tout simplement en train de fuir sa rencontre avec Monsieur Coleman ?

Alyson se redresse, tentant de se ressaisir. Elle est chez elle, cette réception a lieu pour elle et il est de son devoir d’agir en véritable hôte. Sans plus attendre, elle se dirige vers la porte fenêtre et regarde son reflet dans la vitre. Pour l’occasion, elle porte une robe longue blanche qui laisse ses bras entièrement nus. Droite jusqu’à ses hanches, elle part en un élégant voilage jusqu’au sol. Légèrement échancrée, elle ne laisse rien paraître mais met ses douces courbes en valeur. Ses cheveux sont relevé en un chignon élégant le tout mis en valeur par une fleur blanche. Si ça mère la voyait, elle n’approuverait peut être pas le choix de sa tenue, mais à présent, Alyson n’a plus à s’en soucier.

Un… Deux… Trois… Alyson quitte la terrasse et emprunte les escaliers. Elle sent son cœur battre à tout rompre durant le trajet qui la mène au bureau d’Andrew. Avant de rejoindre ses invités, elle souhaitait d’abord le voir un instant. Malheureusement, elle trouve son bureau vide et fait machine arrière, revenant sur ses pas. En passant près du balcon elle aperçoit une silhouette. « Andrew ? » La jeune femme sort à son tour sur le balcon désert et plongé en partie dans l’obscurité. Seuls les rayons de la lune viennent apporter suffisamment de lumière pour y voir et c’est là qu’elle comprend son erreur. « Je vous prie de m’excuser, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre… »

Il fut rejoint par une convive au moment même où il sortait un cigare de sa poche, un de ceux que lui avait offert Andrew. Il salua la nouvelle venue par un sourire affable tout en allumant son cigare avec son briquet chromé argent. Il souffla un nuage de fumée vers le ciel en réalisant que son cigare cubain était un Mecundo et non un Cohiba. Andrew le précepteur fumait pro-machado.

« Bonsoir Mademoiselle. Clifford Coleman. Cette maison est envoutante vous ne trouvez pas ? »

Il rangea son briquet et s’inclina cérémonieusement devant la jeune femme en la scrutant discrètement :

Mince, blonde miel, toute en jambe et toute en souplesse élégante. Il essaya de déchiffrer le sourire de la demoiselle, à son humble avis il disait que cette femme ne faisait pas un plat de cette maison peu commune. Mais il ne s’attarda pas trop sur son physique, s’interrogeant plutôt sur ses yeux. Oui Clifford l’observateur se disait que ces yeux là c’était du pur quelque chose. Du pur style et classe ? Pourquoi pas, donnant très fort sur peut être bien. De la pêche ou de l’entrain ? Peut-être bien, donnant très fort sur oui.

Coleman le mystérieux se détourna d’elle pour observer le terrain de la propriété en contrebas.

« Cette maison me rappelle beaucoup celle où j’ai grandi à Atlantic City. Mon père possédait 20 hectares. Il y élevait des bœufs. Il les abattait pour faire des barbecues. Ma maison d’enfance était bâtît à peu près comme celle-ci avec une terrasse identique. Sur le toit, mon père hissait des drapeaux, celui des États-Unis, celui du New Jersey et celui du... »

Il se retint de dire celui du dixie, il avait honte d’avouer être un fils de klansman du Tennessee. Son arrière-grand-père avait lynché des noirs et orchestré des cramages de croix aux alentours de Memphis.

« …euh celui qui disait : ne me marchez pas sur les pieds. »

Il s’approcha de sa compagne d’un soir et lui demanda :

« Et vous mademoiselle ? Vous êtes une amie de la maison ? Vous êtes habituée à leur réception ? A propos connaissez-vous Miss Kesington ? J’ai beau la chercher je ne la trouve pas, il faut dire que je ne la connais qu’en portrait qui datent d’il y a au moins 3 ans ou 5 ans. Ça serait très gentils de votre part de m’en apprendre un peu plus sur elle. »

Quelque peu gênée de s’être méprise au sujet de l’inconnu présent sur le balcon Alyson l’écoute se présenter à elle. Clifford Coleman ? La jeune femme ne répond pas immédiatement, réalisant qu’elle est en compagnie de son futur mari. Son cœur bat de plus en plus fort. Il est là, juste à quelques pas d’elle. Leur mariage est prévu depuis si longtemps qu’Alyson a finalement appris à vivre en faisant totalement abstraction au jour ou elle le rencontrerait. Seulement il est temps de faire face à la réalité.

« Bonsoir… » Répond Aly tout en hésitant à se présenter à son tour. « Monsieur et Madame Kesington avaient beaucoup de gout. Ils ont su faire de cette maison un endroit accueillant et chaleureux. Un endroit où il est agréable de vivre. » Ajoute la jeune femme sans se présenter. Sa conscience lui ordonne de dire à Monsieur Coleman qui elle est, pourtant les mots refusent de sortir de sa bouche. Peut être sait-il déjà qui elle est, non ?

Lorsqu’il se détourne d’elle pour de nouveau porter son attention sur le paysage environnant, elle en profite pour l’observer discrètement. Elle ne saurait dire quel âge il a, mais il dégage une prestance incroyable. Elégant, et charmant, il doit faire partie de ses hommes qui plaisent aux femmes. Face à lui, Alyson se sent toute petite, et l’espace d’un instant, elle se demande ce que se serait que d’être sa femme. Quelque chose en lui la captive, mais elle ne parvient pas à savoir quoi.

Alyson l’écoute lui parler de son enfance, curieuse d’en apprendra davantage sur lui. Il est son avenir, et elle souhaite tout de même en savoir plus sur celui qui deviendra son mari. D’où vient-il ? Quelles sont ses passions ? Comment s’est déroulée son enfance ? Oui, elle a beau être quelque peu sur la réserve concernant cette première rencontre, elle n’en reste pas moins curieuse.

Finalement, Monsieur Coleman s’approche d’Alyson lui demandant tout un tas d’information sur elle, sans avoir l’air de savoir qu’il a en face de lui la personne qu’il cherche. Prise au dépourvue, la jeune femme hésite. Doit-elle lui dire qui elle est ou continuer sur cette voie là, prétendant être une autre…. Elle ne désire pas se jouer de son futur époux mais juste en apprendre davantage sur lui, quel mal y a-t-il à cela ?

«Que pourrais-je vous dire à son sujet… Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais Alyson a perdu ses parents très récemment. Andrew, son précepteur veille sur elle le temps qu’elle épouse l’homme à qui ses parents l’ont promise. Je sais que ce mariage l’a rend particulièrement anxieuse car elle ignore tout de son futur mari. En l’épousant, ce dernier héritera de l’empire cinématographique fondé par Monsieur Kesington. J’ai même entendu dire que l’héritage d’Alyson intéressé d’autre prétendants mais son précepteur prend soin de les éconduire. J En dehors de ça, je ne peux pas vous dire grand-chose de plus si ce n’est qu’elle est passionnée par le piano depuis qu’elle est toute petite. »

Que ne ferait pas Alyson pour en savoir plus sur ce Monsieur Coleman ? Elle lui adresse un sourire aimable avant de poursuivre. « Effectivement, si vous ne l’avez pas revu depuis tout ce temps, vous risquez d’avoir du mal à la reconnaître, elle a beaucoup changé… Vous êtes un amis de la famille Kesington ?»

Clifford écouta sa réponse les yeux à l’affût de la moindre information, ne cessant pas de jouer dans sa poche avec son briquet en argent. Les bras immobiles, ne bougeant sa main que pour la porter à sa bouche et en retirer son cigare cubain en lâchant un discret nuage de fumée. Il s’esclaffa :

« Croyez-moi, je suis aussi anxieux qu’elle, après tout s’engager dans la vie auprès de quelqu’un. Qui ne serait pas angoissé à cette idée ? J’ai rencontré Mr Kesington quand j’étais jeune homme, à peine sortit de l’adolescence. C’est lui qui m’a introduit dans le monde du cinéma et a permis à mon premier scenario d’être adopté par un studio. Bien entendus, ils ont tout réécrit, mais pour la première fois mon nom figurait au générique. Ça me faisait quelque chose, d’avoir attiré l’attention non pas par ma fortune familiale, mais par mon propre mérite même s’il était très modeste à cette occasion. Sans William Kesington j’ignore si j’aurais pu réaliser mon premier film : Brown’s Requiem. »

Il se pencha vers elle dans une posture de confident et d’un ton malicieux lui avoua :

« Entre nous, je n’ai rencontré Miss Kesington qu’une seule fois jusqu’ici. Elle allait sur ses 5 ans. C’était un été à Battery Park dans le sud de New York. Je dînais avec ses parents sur une terrasse. Voyez-vous Alyson ne me dévisageait pas, non elle m’examinait comme une bête curieuse. Ma présence devait l’amuser, l’intriguer ou la perturber, je ne sais pas. Elle s’est couvrit la bouche et est partit en courant après m’avoir arrachée mon bouton de manchette. Vers le dessert, elle était revenus et me scrutait méfiante, elle s’est éloigné sans se presser et jetait un coup d’œil par-dessus son épaule style : je te surveille. »

Coleman se retourna une dernière fois vers la ville, les traits du visage toujours aussi amusés.

« J’étais à 100 lieux de penser à ce moment-là que bien des années plus tard je finirais fiancé à cette demoiselle. Je me demande si elle se souvient encore de cet épisode de son enfance ? »

Il quitta le balcon pour retourner à l’intérieur et saisit au vol une flute de champagne. Malgré la prohibition, il n’y avait aucun risque à en consommer ici. Les forces de l’ordre n’iraient jamais perquisitionner une aussi respectable demeure et de toute façon ce n’était pas dans leur intérêt de le faire. Seul le crime organisé les intéressait. Coleman ajouta aussitôt à sa compagne de circonstance :

« Surtout si vous apercevez Alyson, dîtes le moi que j’aille lui présenter mes hommages. »

Il attrapa au vol un hors d’œuvre et observa l’estrade qui avait été installé dans un coin de la suite pour l’occasion. Andrew avait recruté un quartet pour assurer l’ambiance. Un trompettiste et un saxo jouaient dans un répertoire modeste pour accompagner les chansons sirupeuses d’un jeune crooner. Coleman fut surpris. Le chanteur observait méticuleusement les convives qui discutaient et buvaient entre eux tout en chantant. Son regard s’arrêta sur un visage. Celui de la blonde à côté de Clifford. Le chanteur se mit quasiment à fondre. Coleman suivit son regard en cessant de fumer. Il constata que mademoiselle-qui-le-faisait-fondre était la jeune femme avec qui il avait discuté sur le balcon un instant plus tôt. Entre deux gorgées de champagne, Clifford saisit les paroles de la chanson : « Je n’ai d’yeux que pour toi ». Coleman complétement hilare signala à la jeune fille en question :

« Mon Dieu, vous lui avez tapé dans l’œil, mais regardez comment il vous scrute ! Vous faites souvent cet effet sur les chanteurs ? Prenez garde à vos charmes, si ça se peut vous allez même rendre jalouse miss Kesington parce que vous attirez les coups de foudres dans sa maison. »

Monsieur Coleman aussi anxieux qu’elle a l’idée de se marier ? Cette révélation surprend quelque peu Alyson qui au fil des minutes, parvient à obtenir quelques informations sur son futur mari. Maintenant il est clair est net qui ne l’a absolument pas reconnu. Elle hésite. Doit-elle lui révéler la vérité ou continuer à jouer ce petit jeu qui pourrait bien se retourner contre elle ? En silence, elle se contente de l’écouter lui raconter sa toute première rencontre avec son père. Alysson ignorait tout de ce qu’il est en train de lui raconter… A vrai dire elle ne sait pas grand-chose de ce Monsieur Coleman… Un portrait de lui, c’est tout ce qu’elle possède…

Intriguée, elle se contente de l’écouter, espérant en apprendre davantage à chacun de ses mots. Alyson s’étonne elle-même de voir à quel point Monsieur Coleman arrive à la captiver par ses récits. Elle apprécie l’écouter parler, lui raconter des souvenirs qui lui permettent de se faire une toute petite idée de quel genre de personne il est. La jeune femme est d’autant plus surprise lorsque son futur fiancé lui avoue l’avoir rencontrée une seule et unique fois il y a des années de ça. Elle n’a aucun mal à se rappeler de cette fameuse journée à laquelle il fait allusion… Comment peut-il se souvenir de cette rencontre avec tant de précision alors qu’elle n’était qu’une enfant insignifiante ? Quoi qu’il en soit, Alison se souvient parfaitement de ce jour ou elle l’a vu pour la première fois, même si à l’époque elle n’était qu’une petite fille. Elle ignorait qu’il était mais ses parents semblaient beaucoup l’apprécier. Ce jour là, la petite fille qu’était Alyson avait été captivée par cet homme blond aux beaux yeux bleus. Rien ne lui aurait laissé croire qu’un jour elle serait fiancée à lui…

« C’est étonnant que vous vous souveniez avec autant de précision de cette première rencontre… » Commence la jeune femme. « Je reconnais bien là Alyson. Andrew s’amuse à dire qu’il faut réussir à l’amadouer et qu’obtenir sa confiance n’est jamais chose simple. Surtout ne le croyez pas s’il vous dit qu’elle est d’un naturel sauvage, elle est juste un peu méfiante. »

Le visage amusé de Coleman fait sourire Alyson. Elle s’en veut de ne pas être totalement honnête avec lui, mais le serait-il avec elle s’il savait qui elle est ? « Je ne manquerai pas de vous le dire si je la vois… » Il quitte le balcon, la laissant seule avec sa culpabilité. Alyson s’approche de la porte fenêtre et observe ses convives un instant. Andrew est dans son élément et veille à ce que tout se passe correctement. Le voyant s’approcher du balcon, la jeune femme s’empresser de partir pour finalement se mêler à ses invités. Un serveur lui propose une coupe de champagne qu’elle refuse poliment. Elle n’a encore jamais bu une seule coupe et cette soirée ne semble pas être le moment idéale pour risquer d’être malade. Elle navigue un instant parmi la foule, saluant certaines personnes, les remerciant de leurs présences, les écoutant lui dire au combien cette réception est parfaite. Alyson leur sourit poliment, les remercie de leurs compliments et continue de marcher. Monsieur Coleman est tout près, elle le voit. Peut être devrait-elle allait lui dire toute la vérité… La jeune femme s’arrête à côté de lui et observe un instant les musiciens. Ils ont beaucoup de succès parmi les invités et Alyson leur adresse un sourire pour les remercier de leur travail parfait.

« Mon Dieu, vous lui avez tapé dans l’œil, mais regardez comment il vous scrute ! Vous faites souvent cet effet sur les chanteurs ? » La voix de Monsieur Coleman la sort de ses pensées. Gênée, elle observe un court instant le chanteur qui se met à lui sourire de plus belle. « Prenez garde à vos charmes, si ça se peut, vous allez même rendre jalouse miss Kesington parce que vous attirez les coups de foudres dans sa maison. » Alyson se tourne vers son invité en souriant. « Je pense ne rien risquer si seul un chanteur tombe sous mon charme. Tant que je ne tourne pas trop près de son fiancé, je crois qu’Alyson ne m’en tiendra pas rigueur. » Répond Aly sur le ton de la plaisanterie. Des gloussements de femmes attirent l’attention de la jeune femme qui se rend compte que plusieurs de ses invitées dévorent des yeux Monsieur Coleman. « En revanche vous devriez vous montrer plus prudent que moi. J’ai l’impression que certaines femmes présentent ici ne sont pas insensibles à vos charmes… »

Coleman afficha un sourire convenus mais ne put s’empêcher de frissonner :

« Tant que je ne tourne pas trop près de son fiancé, je crois qu’Alyson ne m’en tiendra pas rigueur. »

Elle venait vraiment de lui répondre ça ? Mais alors ça signifiait que miss Alyson Kesington était probablement d’une rare jalousie et surveillait de façon sévère son entourage ! La belle affaire ! Il maudit intérieurement les mariages arrangés qui vous faisaient tomber sur de mauvaises surprises, même si la plupart du temps les mariages arrangées profitaient plus aux hommes comme lui, qu’aux femmes.

« En revanche vous devriez vous montrer plus prudent que moi. J’ai l’impression que certaines femmes présentent ici ne sont pas insensibles à vos charmes… »

Regard dédaigneux, Clifford Coleman au plus fort de son assurance :

« Mon portefeuille surtout ! Pour ma part j’y réfléchirais à deux fois avant de les fréquenter, en matière de femme ça fait bien longtemps que j’ai arrêté de penser depuis que… »

Sa pomme d’Adam fit un aller-retour dans sa gorge.

« …euh… depuis que j’ai pu apprécier l’inconstance des femmes. »

Coleman jeta un coup d’œil aux invités en vidant son verre. Il observait les petites coteries se rassembler, en constellations puis se dissoudre. La soirée avait beau dérouler ses tourbillons autours de lui, il n’y accordait pas d’attention, cherchant désespérément du regard Alyson Kesington, parfois il voyait des femmes qui pouvaient être ELLE et il les suivait du regard jusqu’à ce que leur aura se désintègre. Il aperçut Andrew au loin en train de piquer des crevettes de cocktail à Nelson Rockfeller en personne. Oui, Clifford allait lui demander de l’aider à trouver sa fiancée dans la foule. Tout à coup un remue-ménage se fit entendre vers les vestiaires improvisés pour les riches manteaux des invités. Une femme trainait son vison derrière elle. Un courtier de Wall Street faillit trébucher en s’y prenant les pieds. Clifford fit une grimace horrifié et comme apeuré saisit la main de la jeune femme blonde à ses côtés :

« Ah non pas elle ! C’est Gloria Swanson ! Cette emmerdeuse de première me traque partout pour que je lui offre le rôle dans « A cause de la nuit », un long-métrage que je dois faire dans 6 mois pour la RKO. Vite fuyons avant qu’elle ne me mette le grappin dessus, sinon la soirée sera foutue ! »

Tenant fermement la main de la jeune femme pour l’entrainer avec lui, il se faufila paniqué dans la foule. La grande salle était bondée. S’y déplacer était une corvée. Derrière eux, Gloria Swanson demanda à un maître d’hôtel de câliner son vison. Elle aperçut Coleman qui prenait la fuite avec sa compagne blonde de circonstance et les prit en chasse. Clifford déboula devant l’une des portes pour sortir du grand salon. Toute une tapée de groom-service en livrée blanche se rua juste pour avoir le privilège d’ouvrir la porte à la jeune femme. Clifford effaré lui dit :

« Eh bien ! Mais c’est que vous êtes connus dans cette maison ! Vous êtes la meilleure amie d’Alyson ? »

Il se rua vers le couloir, aperçut une penderie et s’empressa d’entrer dedans en entrainant avec lui la blonde. Une fois la porte refermé, il souffla de soulagement.

« Excusez-moi de vous imposer cette position inconfortable mademoiselle. Je ne vous marche pas sur les pieds au moins ? Mais cette garce est un véritable fléau, je ne la supporte plus ! Pas moyen de poser un pied dans un lieu public sans que… AH ! La voilà ! »

Il fit le plus grand silence tout en scrutant par les stores de la penderie l’actrice acharnée qui furetait dans le couloir comme une prédatrice à sa recherche. Finalement elle disparut et Clifford se calma enfin :

« Ouf ! Je reviens de loin. Bien je pense que nous pouvons sortir de là et… »

Un groupe d’homme passa à proximité de la penderie, ils discutaient de vive voix et les deux dissimulés à l’intérieur eurent tout le loisir d’entendre.

« Ce qu’il y a de pire que la chtouille et la vérole, c’est Clifford Coleman, cet abruti veut encore réaliser un navet au cinéma avec comme d’habitude une femme fatale, un détective privée et un gangster. »

« Clifford Coleman a mangé dans mon restaurant une fois, j’aurais dû l’empoisonner cet empaffé. »

« T’aurais dû ! »

« Au fait tu aimes les rumeurs ? »

« Tu sais bien que oui ! Raconte ! »

« La rumeur c’est que Alyson Kesington va épouser Clifford Coleman. »

« C’est ça ta rumeur ? Mais enfin tout le monde dans cette soirée le sait déjà sinistre idiot ! »

Le groupe s’en alla. Grand silence, Clifford le maussade soupira, Clifford le planqué se demanda s’il pouvait enfin sortir de cette penderie et être tranquille, Clifford le subtil se pencha vers sa complice d’un soir et lui dit :

« Heureusement qu’Alyson n’était pas là pour entendre ça, elle va finir par s’imaginer des choses à mon propos. Bon je crois qu’on peut sortir de là. »

Alyson observe ces femmes qui ne cessent de glousser en regardant Monsieur Coleman. Ils attirent leur attention sans même leur accorder ne serait-ce qu’un regard. Est-ce sa réputation… ou peut être sa prestance….ou son charme… ou alors sa fortune, qui attire tant l’attention de la part de la gente féminine ? Quoi qu’il en soit, le futur époux d’Alyson est au centre de l’agitation. D’ailleurs, la jeune femme ne manque pas de surprendre quelques regards envieux de la part de certains hommes voyant qu’ils ne sont pas le centre de toutes les attentions. Monsieur Coleman fait des jaloux, et à cette pensée, Alyson ne peut s’empêcher de sourire.

« Vous avez une bien triste image des femmes… Ne croyez pas que nous sommes toutes intéressées par le compte en banque de notre époux ou futur époux. » Répond en Alyson en souriant. « Mais je vous accorde que certaines personnes ne sont intéressées que par ça… Il n’y a qu’à voir l’effet qu’a engendré le décès de Monsieur et Madame Kesington. Du jour au lendemain, Andrew a dû faire face à plusieurs propositions de demande en mariage… » La jeune femme revoyait encore le jour ou son précepteur avait dû gérer ce problème, expliquant qu’elle était déjà promise à un autre homme. Elle venait tout juste de perdre ses parents et un sentiment de colère s’était emparé d’elle. Le soir, elle s’était glissée dans le bureau d’Andrew pour y prendre les courriers venant de familles aussi prestigieuses les unes que les autres. Sans même prendre le temps de les regarder, elle s’était contentée de les bruler.

« Ah non pas elle ! C’est Gloria Swanson ! » Intriguée par le ton soudainement changeant de son interlocuteur, Alyson jette discrètement un coup d’œil en direction de l’entrée, cherchant du regard cette femme dont la présence ne semble pas enchanter Monsieur Coleman. « Vite fuyons… » Alyson n’a pas le temps de réaliser ce que vient de lui dire son futur mari, que ce dernier la prend par la main et l’entraine parmi la foule. Ils se faufilent au milieu de tous, attirant quelques regards intrigués. Un sourire se dessine sur le visage de la jeune femme, surprise de voir à quel point la situation l’amuse. Elle se laisse entrainer, oubliant qui elle est et qui est cet homme qui la conduis loin d’ici. Pendant un instant il n’est plus question de l’héritière de la famille Kesington, ni de cet homme d’affaire qu’est Monsieur Coleman. L’espace de quelques minutes, Alyson laisse l’insouciance s’emparer d’elle et ne peut s’empêcher de rigoler en voyant une ribambelle de groom se précipiter pour leur ouvrir la porte. « Que voulez vous, mon charme irrésistible a encore frappé ! » Répond la jeune femme sur le ton de la plaisanterie. Elle le suit à travers les couloirs pour finalement entrer dans une penderie. Etonnée par cette situation peu habituelle, Alyson joue tout de même le jeu.

« Excusez-moi de vous imposer cette position inconfortable mademoiselle. Je ne vous marche pas sur les pieds au moins ? Mais cette garce est un véritable fléau, je ne la supporte plus ! Pas moyen de poser un pied dans un lieu public sans que… AH ! La voilà ! » Alyson ne répond rien, préférant garder le silence afin que cette Madame Swanson ne se doute de rien. Tout près d’elle, son invité semble particulièrement nerveux à l’idée que cette femme le trouve. « Ouf ! Je reviens de loin. Bien je pense que nous pouvons sortir de là et…» Monsieur Coleman n’a pas le temps de finir sa phrase que plusieurs hommes passent à proximité de la penderie tout en ayant une conversation dès plus animées. Alyson n’a pas besoin de tendre l’oreille car le sujet de la conversation est tout à fait clair, et les propos tenus sont sans équivoques. La jeune femme ne peut que constater à quel point certaines personnes semblent jalouser Monsieur Coleman. Ou peut être était-ce vrai ? Alyson ne le savait pas, mais pour le moment elle appréciait le peu qu’elle avait pu découvrir sur son futur mari. Étonnamment, elle passait un agréable moment en sa compagnie.

Le calme revenu, Alyson regarde à son tour si le chemin est libre. Elle ne tient pas spécialement à tomber sur Andrew qui étrangement, ce dirige dans leur direction, accompagné d’un homme qu’elle ne connait absolument pas. Retenant son souffle, la jeune femme fait un pas en arrière, espérant que son précepteur ne viendra pas jusque là. Dans un geste de nervosité, elle se cramponne au bras de Monsieur Coleman pendant qu’Andrew se rapproche de plus en plus de la penderie. Pourquoi vient-il ici ? Alyson regarde autour d’elle est comprend que ce qui intéresse son précepteur se trouve dans cette penderie. Les battements de son cœur accélèrent au moment ou Andrew pose la main sur la poignée. La porte s’ouvre alors que son précepteur est en plein dans une discussion animé avec l’inconnu. Alyson prend la main de son futur mari et l’entraine avec lui dans une nouvelle course alors que son précepteur les regarde avec stupeur. Se moquant bien des convenances et des regards étonnés, elle traverse la foule avant d’emprunter un escalier l’amenant à une nouvelle porte. Sans attendre, elle l’ouvre, créant dans la nouvelle pièce un courant d’air faisant voler l’ensemble des immenses rideaux blanc. Ici il n’y a personne si ce n’est un petit salon au milieu d’une grande pièce ou l’ensemble des portes fenêtres sont ouvertes. Les courants d’air font virevolter les voilages blancs, donnant à ce lieu un côté presque irréel. Alyson laisse entrer Monsieur Coleman avant de fermer la porte derrière elle, un air de soulagement sur son visage. « Je crois que nous avons tous les deux des personnes que nous ne souhaitons pas croiser. » Explique Aly à son invité tout en souriant.

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Minuit chez Alyson (Alyson Kesington)

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